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“Très bon bilan” du Montreux Jazz, avec un Nick Cave “phénoménal”

Mathieu Jaton, président du Festival de jazz de Montreux KEYSTONE/VALENTIN FLAURAUD sda-ats

(Keystone-ATS) A la veille de la clôture du festival de Montreux, Mathieu Jaton tire un bilan très positif de la 52e édition. Le pari de la nouvelle “House of Jazz” est réussi et certains concerts au Stravinski se sont révélés exceptionnels, en premier lieu celui de Nick Cave.

Interrogé vendredi par Keystone-ATS, le patron du festival n’a pas caché sa satisfaction à l’issue des deux semaines de manifestation. “Une météo merveilleuse. La House of Jazz – la nouveauté 2018 – qui a rencontré le succès et des concerts mémorables.”

En lévitation

“J’ai pris plusieurs claques cette année. Le concert jeudi de Nick Cave & The Bad Seeds était phénoménal. Il est dans mon top 10 de Montreux. On est en lévitation et on a de la peine à redescendre ensuite”, raconte Mathieu Jaton. Jack White a aussi séduit: “J’aime son univers qui permet de se perdre.”

Les autres scènes, Lab et Club, ont vécu des moments inoubliables, selon le responsable du festival, à l’instar de la prestation de Gregory Porter. “Pourquoi n’avez-vous pas fait ça plus tôt?”, lui ont demandé des gens séduits par le nouvel “écrin”, la House of Jazz. “C’était donc une bonne idée”, se félicite Mathieu Jaton.

Impact du foot

Question budget, 28 millions de francs tout de même, “on est dans les clous”, affirme-t-il. La fréquentation atteint 240’000 amateurs, davantage que l’année dernière. Mais en retrait par rapport à 2016 qui avait culminé à 250’000 spectateurs. Les raisons sont simples: le Mondial de foot et une première semaine hors des vacances scolaires.

“Le foot, on le sent très fortement. Les soirs de matchs, le site de Montreux est calme”, reconnaît Mathieu Jaton. Les amateurs de ballon rond regardent dans une fan zone et ne viennent pas, même après le match. Montreux a vendu malgré tout 95’000 billets cette année, soit 4000 de plus que l’an dernier.

Offre démentielle

Le festival de Montreux est celui qui a le moins augmenté ses prix en Suisse ces dix dernières années, affirme le boss des lieux. Avec des prix pour le Stravinski qui vont de 80 à 135 francs en places debout, il juge que les tarifs restent acceptables, en tenant compte notamment de la qualité d’écoute.

Mais le marché des festivals est “tendu, avec une offre démentielle en Suisse. C’est clairement saturé et cela oblige Montreux à travailler sur ses valeurs: créativité, liberté musicale, cohérence de la programmation”, donne Mathieu Jaton comme exemples.

Créer les nouvelles légendes

Une jeune génération d’artistes est en train de prendre le relais. “Nous devons créer les nouvelles légendes”, alors que des grands noms ont disparu. Montreux pense aussi aux prochaines années en matière d’infrastructures.

Les travaux pour le centre de congrès devraient commencer à l’issue de l’édition 2020 et durer 18 mois. Il faudra donc trouver des solutions pour 2021, avec “une formule extraordinaire”.

A Montreux

La manifestation compte bien néanmoins rester dans sa ville. “Ce site a une valeur cruciale.” D’ici là, rendez-vous du 28 juin au 13 juillet 2019, avec deux dates déjà à noter: les 29 et 30 avec Elton John.

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