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900’000 manifestants exigent le départ de la présidente brésilienne

(Keystone-ATS) Près de 900’000 Brésiliens, vêtus de vert et jaune, ont manifesté dimanche pour exiger le départ de la présidente de gauche Dilma Rousseff, selon la police. L’ex-guérillera est embourbée dans une triple tempête économique, politique et de corruption.

Les organisateurs, des mouvements citoyens de droite, soutenus par une partie de l’opposition, ont, quant à eux, estimé à deux millions le nombre de participants à ces défilés organisés dans plus de 100 villes du géant émergent d’Amérique latine.

C’est plus qu’en avril dernier, quand 600’000 Brésiliens avaient manifesté, mais moins qu’en mars, où d’un à trois millions, selon les sources, étaient descendus dans les rues.

Agitant des drapeaux brésiliens, les protestataires ont exigé la démission ou la destitution de la présidente Rousseff. Ils arboraient des pancartes portant les inscriptions “Dehors Dilma!” et “Non à la corruption!”, en référence au tentaculaire scandale politico-financier de corruption qui a coûté plus de 2 milliards de dollars au géant pétrolier public Petrobras.

Deux procédures en cours

Mme Rousseff, 64 ans, qui a entamé son deuxième mandat en janvier après une difficile réélection fin octobre, a vu en quelques mois sa popularité chuter brutalement à un niveau historiquement bas de 8%.

Elle est confrontée à une triple tempête: la récession économique qui l’a conduite à adopter des mesures d’austérité impopulaires; les révélations dévastatrices du scandale de corruption autour du géant public pétrolier Petrobras qui éclabousse son parti et d’autres partis alliés; enfin, une crise politique aiguë qui menace de faire voler en éclats sa fragile majorité parlementaire.

Mme Rousseff est sous la menace potentielle de deux procédures. Même si la plupart des juristes estiment que les conditions ne sont pas réunies pour entraîner sa chute. Le tribunal des comptes de l’union (TCU) doit juger prochainement si son gouvernement a enfreint la loi en 2014, en faisant payer aux banques publiques des dépenses incombant à l’Etat. Une décision négative pourrait éventuellement entraîner le lancement d’une procédure de destitution.

Le tribunal suprême électoral devra lui déterminer si les comptes de campagne de la présidente ont été contaminés par de l’argent détourné de Petrobras. Cela pourrait entraîner en théorie l’annulation des élections de 2014 et la convocation d’un nouveau scrutin.

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