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A 80 ans, le dessinateur de “Martine” continue de travailler

(Keystone-ATS) Bruxelles – Michael Jackson en aurait été ravi: le prochain album de “Martine”, la petite héroïne des fillettes dessinée par le Belge Marcel Marlier, pourrait prochainement renouer avec l’univers animalier. Alors que son auteur souffle cette semaine ses 80 bougies.
“Si j’ai la force de faire un 61e album, je voudrais mettre en scène Martine au milieu de la nature et des animaux sauvages”, a confié à l’AFP Marlier, qui dessine Martine depuis 56 ans avec un succès mondial et a récemment connu une sévère alerte pour sa santé.
Ayant découvert l’oeuvre de Marlier au travers de puzzles du fabricant allemand de jouet Ravensburger, Michael Jackson, lors d’un passage en Europe, l’avait invité à le rencontrer à Paris, où il lui avait proposé d’acheter ses originaux. L’illustrateur avait décliné l’offre. “J’ai fait son portrait au crayonné, que je lui ai offert”, précise-t-il.
100 millions de livresSortie en 1954, la première aventure, “Martine à la ferme” (sans son teckel Patapouf, qui la rejoindra plus tard) interprétait les joies de la vie rurale pour la génération d’après-guerre. Fort différent, le 60e et dernier album en date, “Martine et le prince mystérieux”, la fait évoluer à Venise dans un univers féerique de carnaval.
Entre temps, malgré la disparition prématurée du scénariste Gilbert Delahaye, en 1997, le succès ne s’est jamais démenti. Lors des séances de dédicace, “ce sont trois générations de femmes qui se pressent, de la grand-mère à la petite-fille”, raconte Marlier.
Près de 100 millions d’exemplaires en 35 langues en attestent. Au départ, il s’agissait pourtant pour l’illustrateur Marlier d’une commande comme une autre, promise à une série courte de trois ou quatre ouvrages.
Plus d’un album par anSi le personnage est sorti de l’imagination de Delahaye, son inventeur, les dessins léchés et détaillés, reconnaissables entre tous, de Marlier entrent pour une large part dans sa réussite.
Marlier peint un album en trois à quatre semaines, après avoir durant cinq mois planché sur de nombreuses esquisses. D’où le rythme moyen de plus d’un album par an.
A chaque fois, le dessinateur se livre à de longs préparatifs. Ainsi, “pour Martine et les petits rats de l’Opéra, on est allé deux semaines à l’école de danse de Maurice Béjart à Bruxelles”, confie-t-il.
Après des jeux vidéo, un dessin animé en 3D est en préparation pour la fin 2011. Cela permettra à un nouveau public de découvrir Martine, qui, selon Marlier “n’est pas sage, mais essaie de bien faire”.

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