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A Manille, François défend le modèle traditionnel de la famille.

(Keystone-ATS) Le pape François a fustigé la corruption vendredi aux Philippines. Il a appelé les autorités à lutter contre des inégalités sociales “scandaleuses” et le dévoiement des ressources dans ce pays miné par la pauvreté. Il s’est aussi posé en défenseur du modèle traditionnel de la famille.

Le premier message du pape a été le “refus ferme de toute forme de corruption qui détourne les ressources destinées aux pauvres”. Il faut “briser les chaînes de l’injustice et de l’oppression qui donnent lieu à d’évidentes – et vraiment scandaleuses – inégalités sociales”, a-t-il martelé dans un discours prononcé devant les autorités politiques et le corps diplomatique.

“Il est maintenant plus que jamais nécessaire que les dirigeants politiques se distinguent par leur honnêteté, leur intégrité et leur responsabilité envers le bien commun”, a lancé le souverain pontife. Il a appelé les autorités à “réformer” les “structures sociales qui entretiennent la pauvreté et l’exclusion des pauvres”.

Selon les dernières estimations officielles, un quart de la population de l’archipel vit avec moins de 60 cents américains (50 centimes) par jour. Depuis son élection en 2010, le président Benigno Aquino a lancé une vaste campagne anti-corruption qui a vu le placement en détention de sa prédécesseure Gloria Arroyo et de trois sénateurs, ainsi que la destitution du président de la Cour suprême.

Famille en danger

Le pape s’est ensuite rendu dans une association s’occupant d’enfants des rues et a rencontré des dizaines de milliers de fidèles dans un stade couvert, pour une “rencontre des familles”.

A cette occasion, il a dénoncé “un colonialisme idéologique qui cherche à détruire la famille”. “Chaque menace contre la famille est une menace contre la société”, a-t-il martelé dans un discours par moments improvisé. Ponctué d’anecdotes en espagnol, ce plaidoyer a été longuement applaudi par les 25’000 fidèles rassemblés.

Plus tôt, François, s’adressant aux évêques et prêtres dans la cathédrale de Manille, s’en était déjà pris aux “forces puissantes” qui “attaquent” la famille et “attirent les jeunes”. Il avait critiqué les “présentations confuses de la sexualité et du mariage”, appuyant la résistance des évêques philippins conservateurs contre les projets de légalisation de l’avortement et du mariage gay.

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