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Abbas appelle à éloigner les enfants de la frontière avec Israël

Mahmoud Abbas (au centre) lors de son discours lundi à Ramallah KEYSTONE/EPA/ALAA BADARNEH sda-ats

(Keystone-ATS) Le président palestinien Mahmoud Abbas a appelé lundi soir à éloigner les enfants de la frontière entre la bande de Gaza et Israël. “Nous ne voulons pas qu’ils finissent handicapés”, a-t-il dit à Ramallah dans un discours devant le Conseil national palestinien (CNP).

Le Parlement de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) était réuni en session régulière pour la première fois depuis 1996. Dans son discours, M. Abbas a dit soutenir les manifestations “pacifiques” le long de la frontière, mais vouloir “protéger la future génération”.

Les Palestiniens de la bande de Gaza, territoire coincé entre Israël, l’Egypte et la Méditerranée, se rassemblent depuis le 30 mars dernier par milliers près de la frontière pour revendiquer le droit des Palestiniens de retourner sur les terres dont ils ont été chassés ou qu’ils ont fuies à la création d’Israël en 1948.

Le mouvement, appelé “la grande marche du retour”, donne lieu à des violences quand certains des manifestants s’approchent et essaient de s’en prendre à la barrière frontalière. Depuis le 30 mars, 48 Palestiniens ont été tués dans l’enclave, la grande majorité par des tirs de soldats israéliens. Nombre d’enfants ont pris part au mouvement. Plusieurs jeunes de moins de 18 ans ont été tués.

Le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’Homme a exhorté vendredi Israël à empêcher l’usage “excessif” de la force contre les manifestants palestiniens à Gaza et demandé que les responsables de ces violences soient punis. “Il est difficile d’imaginer que des enfants, même ceux lançant des pierres, puissent constituer une menace de mort imminente ou de blessure grave pour des membres des forces de sécurité lourdement protégés”, note le Haut-Commissariat.

Arrêt des tirs ordonné

Des ONG israéliennes et palestiniennes ont par ailleurs demandé lundi à la Cour suprême israélienne d’ordonner l’arrêt des tirs mortels de la part de l’armée contre les Palestiniens qui manifestent le long de la frontière dans la bande de Gaza.

Cinq ONG israéliennes et le Centre Al Mezan pour les droits de l’Homme, basé à Gaza, ont plaidé devant la Cour suprême le fait que le droit international interdisait les tirs mortels contre des manifestants non armés.

S’exprimant dans une salle d’audience bondée à Jérusalem, Souhad Bishara, avocate du groupe de défense des droits de l’Homme Adalah, a déclaré: “La grande majorité de ceux qui ont été abattus se trouvaient à distance de la barrière”, a-t-elle dit. “On utilise les tirs létaux de manière systématique et sans justification”, a-t-elle ajouté.

“Ce que nous savons, c’est que l’armée israélienne a adapté un nouveau type de règlement qui ne répond pas aux normes internationales”, a encore déclaré l’avocat Michael Sfard au nom des autres ONG israéliennes après l’audience.

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