Des perspectives suisses en 10 langues

Acquittement après une avalanche meurtrière en Valais

Le Tribunal cantonal valaisan a acquitté le chef remplaçant de la sécurité des pistes de Saas Fee, condamné en première instance à 90 jours-amende suite à une avalanche qui avait emporté et tué un garçon de 7 ans en décembre 2011 (archives). KEYSTONE/CHRISTIAN MERZ sda-ats

(Keystone-ATS) Les responsabilités dans l’avalanche qui avait tué un enfant de sept ans en décembre 2011 sur les pistes de Saas Fee (VS) ont été revues. Le Tribunal cantonal a acquitté le chef remplaçant de la sécurité condamné en première instance.

Le chef remplaçant avait renoncé à dynamiter une des pentes et en avait informé son supérieur qui avait autorisé l’accès à la piste. Le Tribunal cantonal retient que le règlement interne ne donne aucune compétence au chef remplaçant. “D’un point de vue pénal, sa responsabilité ne peut pas être engagée”, communique mardi le tribunal qui acquitte l’accusé.

Le chef remplaçant et son supérieur étaient passés en jugement au début juin 2016 devant le tribunal d’arrondissement de Viège (VS). La cour de première instance avait reconnu les deux hommes coupables d’homicide par négligence et entrave à la circulation publique par négligence. Ils avaient tous deux écopé d’une peine de 90 jours-amende avec un sursis de deux ans.

Le chef remplaçant a recouru, contrairement à son supérieur, contestant sa responsabilité dans la coulée mortelle. Le Tribunal cantonal, se basant sur un expertise de l’Institut pour l’étude de la neige et des avalanches de Davos, considère comme établi que la pente sur laquelle s’est déclenchée l’avalanche aurait dû être dynamitée.

Mortelle omission

“L’omission d’un tel dynamitage était ainsi en lien de causalité avec la mort du garçon”, écrit le tribunal. Mais, selon le cahier des charges, la responsabilité de la sécurité des pistes incombait au supérieur qui devait décider de l’ouverture et de la fermeture des pistes balisée, “ce qu’il avait fait”.

“La condamnation à l’encontre du supérieur était par conséquent justifiée”, estime la cour. Le chef remplaçant n’a pas pris la décision d’ouvrir la piste sans dynamitage supplémentaire, il ne disposait pas de cette compétence. L’homme a été acquitté. Le jugement peut encore être attaqué devant le Tribunal fédéral.

Le drame remonte au 7 décembre 2011. Après les chutes de neige de la nuit, des dynamitages de pentes avaient eu lieu pour sécuriser les pistes. Vers 10h30, une monitrice de ski et son élève, un enfant de sept ans domicilié en Espagne, s’étaient engagés sur une piste. Une avalanche s’était alors déclenchée, emportant les deux personnes.

La monitrice avait été dégagée quelques minutes plus tard par le service de sécurité. Le garçon avait été découvert 45 minutes après. Il avait été héliporté au CHUV où il a succombé dans la nuit.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision