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Adoption du budget de rigueur pour 2011 sur fond de grogne sociale

(Keystone-ATS) Athènes – Le Parlement grec a adopté dans la nuit de mercredi à jeudi le projet de budget 2011. Celui-ci prévoit 14 milliards d’euros d’économies afin de respecter les conditions strictes imposées par l’Union européenne (UE) et le FMI en échange de leur aide pour assainir l’économie du pays.
A l’issue de cinq jours de débat, le texte a été adopté par la majorité des 156 députés du parti socialiste, le Pasok au pouvoir, alors que les députés des partis de droite de la Nouvelle-Démocratie (ND), communiste (KKE), de la gauche radicale (Syriza) et d’extrême droite (LAOS) ont voté contre, soit 142 voix.
Cette adoption est intervenue quelques heures après que des milliers de manifestants ont défilé dans les rues d’Athènes aux cris de “On n’en peut plus”.
Trois mille personnes se sont rassemblées devant le parlement dans une capitale où les transports publics étaient paralysés par une grève. La circulation dans la capitale a provoqué d’énormes embouteillages à la veille des fêtes de Noël. Et les grandes centrales du privé (GSEE) et du public (Adedy) ont observé mercredi après-midi un arrêt de travail de trois heures.
Le budget 2011 table sur des économies de 14 milliards d’euros après celles réalisées en 2010 (de l’ordre de 9,1 milliards d’euros) en vertu du plan d’assainissement de l’économie du pays dicté par l’Union européenne (UE) et le Fonds monétaire international (FMI) en échange d’un prêt de 110 milliards d’euros sur trois ans.
Papandréou “déterminé”Le premier ministre grec Georges Papandréou a souligné devant les députés qu’il était “déterminé” à procéder à tous les changements nécessaires pour sortir le pays de la crise tout en rappelant que “sans l’aide du mécanisme européen, le pays se serait effondré”.
Pour effectuer ces économies, le gouvernement prévoit un programme de restructuration des entreprises publiques, de nouvelles coupes salariales dans ces organismes après celles dans la fonction publique en 2010, le durcissement de la lutte contre la fraude fiscale, et des privatisations qui doivent rapporter à l’Etat sept milliards d’euros sur trois ans, dont au moins un milliard en 2011.
Tout en saluant les efforts déjà effectués, l’UE et le FMI ont récemment contraint le gouvernement à accélérer les réformes structurelles qui constituent la condition pour le déblocage, prévu en février, de la quatrième tranche du prêt, de 15 milliards d’euros.

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