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Affaire du Carlton: Strauss-Kahn devant les juges pour proxénétisme

(Keystone-ATS) Près de quatre ans après un scandale sexuel aux Etats-Unis qui a brisé sa carrière politique, Dominique Strauss-Kahn comparaît depuis aujourd’hui devant un tribunal français. L’ex-patron du FMI est accusé de proxénétisme aggravé. Il risque jusqu’à dix ans de prison et 1,5 million d’euros d’amende.

Portant un costume sombre, Dominique Strauss-Kahn est passé devant une foule de journalistes pour entrer dans la salle d’audience. Mais il paraissait détendu, les mains dans les poches. “On va bien s’amuser, ça va être un très beau spectacle”, a pour sa part déclaré à son arrivée l’une des “figures” du dossier, Dominique Alderweireld alias “Dodo la Saumure”, gérant de “maisons de débauche” en Belgique.

L’interrogatoire de Dominique Strauss-Kahn (“DSK”) n’est pas prévu avant le milieu de la semaine prochaine. Le procès de ce dossier, dit “affaire du Carlton”, du nom d’un hôtel de luxe de Lille, doit durer au moins trois semaines.

A 65 ans, l’ancien numéro un du Fonds monétaire international (FMI) comparaît avec treize autres prévenus, dont un policier, des entrepreneurs et “Dodo la Saumure”. M. Strauss-Kahn est accusé d’être le principal bénéficiaire et instigateur de soirées libertines à Paris et Washington.

Le procès est entièrement public, les magistrats du tribunal correctionnel de Lille (nord) ont refusé le huis clos partiel réclamé par une des plaignantes avec le soutien du procureur.

“Roi de la fête”

La défense de Dominique Strauss-Kahn n’a pas varié: il était adepte du libertinage, pas amateur de prostituées, et ignorait la qualité des jeunes femmes participant aux soirées.

“C’est vraiment nous faire croire qu’il est naïf”, rétorque “Jade”, une des prostituées interrogées pendant l’enquête. Elle se montre particulièrement sévère contre “DSK”, selon une source judiciaire.

Les juges ont estimé au terme de l’instruction que “DSK” ne pouvait ignorer que les femmes qu’on lui présentait lors de parties fines étaient des prostituées, et que ces soirées étaient organisées spécialement pour lui, en faisant de lui “le roi de la fête”.

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