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Affaire Grégory: l’enquête confirme le suicide du juge Lambert

Près de 33 ans après la mort violente du petit Grégory, l'affaire n'est toujours pas élucidée (archives). KEYSTONE/AP/MICHEL LIPCHITZ sda-ats

(Keystone-ATS) Les premiers éléments de l’enquête judiciaire confirment le suicide du juge Jean-Michel Lambert. Le parquet du Mans a demandé une autopsie. Il avait mené les premières investigations sur la mort violente en 1984 du petit Grégory Villemin.

Ce garçonnet avait été retrouvé noyé, pieds et poings liés, dans une rivière des Vosges le 16 octobre 1984. L’enquête sur cet assassinat – toujours non élucidé – avait défrayé la chronique et a récemment rebondi.

Autopsie nécessaire

“Le corps de monsieur Jean-Michel Lambert (…) a été découvert hier, 11 juillet 2017, aux environs de 19 heures à son domicile du Mans”, a annoncé le procureur dans un communiqué. “Il ne présentait aucune trace de violence, la tête étant recouverte d’un sac en plastique”, ajoute Fabrice Bélargent, qui ne confirme ni n’infirme la thèse du suicide.

“Une autopsie sera nécessaire pour déterminer précisément la cause du décès”, conclut le magistrat, qui précise que l’enquête a été confiée au SRPJ d’Angers et qu’une information en recherche des causes de la mort sera “très prochainement” ouverte.

Les premiers éléments de l’enquête confirment un suicide, a dit une source judiciaire à Reuters.

Jean-Michel Lambert avait 32 ans et occupait son premier poste, à Epinal, quand a éclaté l’affaire Grégory Villemin. Il l’a instruite entre 1984 et 1987, sous une pression médiatique intense.

“Un bouc émissaire”

Accusé des errements de l’enquête, il en avait été dessaisi et ne s’en est jamais vraiment remis, professionnellement et personnellement, comme il l’avait confié dans un livre. “On a cherché à faire de moi un bouc émissaire”, confiait récemment dans une interview celui qu’on avait surnommé “le petit juge”.

Me Thierry Moser, avocat des parents de l’enfant assassiné, Christine et Jean-Marie Villemin, a fait part de sa tristesse face à “cette vie qui se termine de façon dramatique”.

“C’est épouvantable. Nonobstant les divergences que j’ai pu avoir avec ce magistrat, je suis profondément triste, je suis plein de respect pour la personne humaine qu’il était”, a-t-il déclaré sur BFM TV.

Nouveau coup de théâtre

Ce décès est un coup de théâtre de plus dans cette énigme judiciaire vieille de bientôt 33 ans. L’affaire garde tout son mystère, bien que l’enquête ait récemment été réactivée par la présidente de la chambre de l’instruction de Dijon, Claire Barbier. Trois personnes ont été mises en examen ces dernières semaines parmi les proches de la famille Villemin, dont Murielle Bolle, témoin-clé de l’affaire.

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