Des perspectives suisses en 10 langues

Affaire russe: de retour Trump attaque les “mensonges” des médias

"C'est mon opinion que beaucoup de fuites sont des mensonges fabriqués par les médias 'Fake News' (fausses informations)", a tweeté le président américain Donald Trump dimanche matin (archives). KEYSTONE/AP/LUCA BRUNO sda-ats

(Keystone-ATS) Le président américain Donald Trump contre-attaque sur l’affaire russe. Il dénonce les “mensonges” des médias qui multiplient les révélations et placent la Maison Blanche en situation de crise.

Tout juste rentré à Washington d’une tournée de neuf jours au Moyen-Orient et en Europe, Donald Trump a réagi dans une série de tweets aux accusations portées contre Jared Kushner, son gendre et très proche conseiller.

“C’est mon opinion que beaucoup de fuites sont des mensonges fabriqués par les médias ‘Fake News’ (fausses informations)”, a tweeté Donald Trump dimanche matin. A chaque fois que les médias mentionnent des sources anonymes, “il est très possible que ces sources n’existent pas mais soient inventées par des journalistes”, a-t-il ajouté.

Tout premier cercle

La presse américaine affirme depuis vendredi que Jared Kushner a cherché à mettre en place un canal de communication secret avec la Russie pendant la période de transition, c’est-à-dire entre la victoire électorale de Donald Trump le 8 novembre et sa prise de fonctions le 20 janvier.

Le déluge de révélations sur les liens entre l’équipe de Donald Trump et la Russie touche désormais le tout premier cercle du président américain. Homme d’affaires devenu conseiller du président, Jared Kushner, 36 ans, est le mari d’Ivanka, la fille la plus en vue de Donald Trump et elle-même conseillère à la Maison Blanche. Il ne s’exprime jamais en public. Mais son influence auprès de Donald Trump est immense.

Les agences de renseignement américaines sont persuadées que la Russie a cherché à s’ingérer dans l’élection présidentielle américaine au détriment de la démocrate Hillary Clinton, notamment en piratant les messageries de son directeur de campagne.

Cellule de crise

Le FBI et plusieurs commissions parlementaires enquêtent désormais pour déterminer s’il y a eu collusion entre l’entourage de Donald Trump et la Russie.

Plusieurs médias américains assuraient dimanche que Donald Trump doit tenir une réunion dans la journée avec ses conseillers et ses avocats pour déterminer une stratégie dans cette affaire russe qui mine sa présidence.

La Maison Blanche réfléchirait notamment à établir une cellule de crise, comme celle que Bill Clinton avait monté pour faire face à l’enquête sur sa relation avec Monica Lewinski. Cette cellule à la fois juridique et de communication délivrerait le reste des conseillers et communicants de la Maison Blanche de la charge de commenter l’enquête sur l’affaire russe.

Espionnage

Si un officier du renseignement américain avait fait quelque chose comme ça, nous l’aurions considéré comme de l’espionnage”, a réagi l’ancien directeur de la CIA sous la présidence de George W. Bush, John McLaughlan, sur la chaîne MSNBC, résumant le sentiment de stupeur à Washington.

L’ancien directeur de l’agence de renseignement américaine NSA, Michael Hayden, voit de son côté une dangereuse ignorance dans l’attitude prêtée à Jared Kushner. “Quel degré d’ignorance, de chaos, d’arrogance, de suspicion, de mépris faut-il avoir pour penser que faire cela avec l’ambassadeur russe est une bonne idée ?” s’est-il interrogé sur la chaîne CNN.

Mais plusieurs membres de l’administration sont aussi venus à la rescousse de Jared Kushner. Ils estiment qu’il n’était pas anormal d’établir des canaux de communication non officiels avec des pays étrangers, y compris la Russie.

“Tout ce que vous pouvez faire pour communiquer avec des gens, en particulier des organisations qui ne sont pas particulièrement amicales avec nous, est une bonne chose”, a ainsi affirmé dimanche John Kelly, le ministre américain de la Sécurité intérieure, lui-même général à la retraite.

“Aucun sens”

Le républicain Lindsey Graham se montrait également dubitatif quant à ces révélations en cascade, dont la source présumée serait une conversation interceptée par les services américains entre l’ambassadeur russe à Washington et sa capitale.

“Cela n’a aucun sens que l’ambassadeur russe fasse un rapport à Moscou par un canal qu’il sait très probablement sur écoute. Toute cette histoire est très suspecte”, a-t-il déclaré sur CNN.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision