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Afghanistan: attentat meurtrier en réponse au film islamophobe

(Keystone-ATS) Un attentat ayant fait au moins douze tués mardi à Kaboul, revendiqué par des insurgés afghans, est la réponse la plus meurtrière à la diffusion d’un film dénigrant l’islam. Certains des producteurs présumés du film ont été accusés d’incitation à la haine en Egypte.

Le groupe Hezb-e-Islami, la deuxième composante la plus importante des insurgés afghans après les talibans, a revendiqué l’attentat perpétré par une femme portant une veste d’explosifs qui a fait sauter un minibus transportant des travailleurs afghans et étrangers, huit Sud-Africains, un Kirghize et trois Afghans.

La plupart travaillaient pour une compagnie aérienne de charter, a précisé la police afghane. La Hezb-e-islami a affirmé avoir perpétré cet attentat en réponse à la diffusion d’un film caricatural à petit budget produit aux Etats-Unis, “L’innocence des musulmans”, qui dépeint le prophète Mahomet comme un voyou aux pratiques déviantes.

Coptes poursuivis au Caire

Le procureur général d’Egypte a d’ailleurs engagé mardi des poursuites contre sept Coptes égyptiens vivant aux Etats-Unis et soupçonnés d’être impliqués dans la production ou la distribution de ce brûlot islamophobe à l’origine d’une vague de violences ayant fait 31 tués depuis une semaine dans le monde musulman.

La famille du producteur du film avait été emmenée lundi hors de la banlieue sud de Los Angeles par la police vers un lieu inconnu pour rejoindre cet homme, disparu depuis samedi, et se cacher. Le producteur a démenti toute implication dans la conception du film. Un imam salafiste égyptien avait aussi lancé une fatwa appelant à tuer tous les protagonistes du film.

Des manifestations au Caire contre ce film anti-islam diffusé sur internet ont mis un coup d’arrêt aux discussions sur un allégement de la dette égyptienne aux Etats-Unis pour un milliard de dollars, affirmait mardi le “Washington Post”.

Les autorités pakistanaises avaient bloqué tard lundi soir l’accès au site de visionnage de vidéos Youtube, après le refus du site de retirer le film jugé blasphématoire.

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