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Afghanistan: renforts envoyés à Ghazni, assaillie par les talibans

Une famille afghane quitte Ghazni, où la situation inquiète l'ONU. KEYSTONE/EPA/HEDAYATULLAH AMID sda-ats

(Keystone-ATS) De nouveaux renforts ont été dépêchés dans la ville de Ghazni en Afghanistan pour combattre les talibans qui l’assaillent depuis vendredi. L’ONU s’inquiète des risques humanitaires pour la population.

Le combat pour la ville stratégique de Ghazni est entré dans son quatrième jour. Au moins 135 personnes ont été tuées, pour la plupart des policiers, et 170 autres blessées.

Le gouvernement afghan affirme garder le contrôle des principaux bâtiments publics de Ghazni, située à environ deux heures de Kaboul. Mais des habitants décrivent des talibans déambulant dans les rues et ordonnant à la population de les ravitailler.

Le président Ashraf Ghani a “décidé d’envoyer plus de renforts (…) aussi vite que possible”, a déclaré son porte-parole Mohammad Haroon Chakhansuri après une réunion dimanche soir dans le palais présidentiel.

Téléphones coupés

Les réseaux téléphoniques sont pour la plupart coupés, rendant les informations difficiles à vérifier.

Dimanche soir, les talibans faisaient du porte-à-porte en exigeant de l’eau, du thé ou encore des brouettes pour transporter leurs blessés, a constaté un correspondant de l’AFP dans la ville.

D’autres habitants ont aussi indiqué à l’AFP dimanche soir que l’électricité restait coupée, la nourriture rare tandis que les prix montaient en flèche. Des cadavres de rebelles et de soldats étaient visibles dans les rues, alors que les bâtiment publics étaient incendiés par les talibans.

“Tout le monde cherchait un moyen de fuir la ville. La plupart des gens se cachent encore dans leurs caves alors que les combats se poursuivent d’une rue à l’autre”, a déclaré une journaliste de Ghazni, Fayeza Fayez, arrivée dimanche soir à Kaboul.

Nations unies sur le qui-vive

Les Nations unies ont exprimé leur inquiétude quant à la détérioration des conditions de vie, appelant les deux parties à respecter les droits des civils pris dans les combats.

“Les médicaments dans l’hôpital principal se raréfient et les gens ne peuvent amener en sécurité des victimes pour qu’elles s’y fassent soigner”, a fait savoir l’Ocha, son bureau de coordination des affaires humanitaires.

Les talibans ont pris d’assaut Ghazni jeudi soir, alors que la pression s’accentue pour qu’ils négocient la paix avec le gouvernement afghan, avec qui ils sont en guerre depuis près de 17 ans.

Ghazni se trouve sur l’axe majeur Kaboul-Kandahar, qui relie la capitale aux provinces du Sud, en grande partie sous contrôle des talibans. Lundi, des rumeurs faisait état d’un blocage de cette route par les talibans, ce que l’AFP n’a pu vérifier.

Des médias locaux faisaient également état de la disparition d’une centaine de membres des forces spéciales afghanes qui se rendaient à Ghazni. Un cadre du ministère de la Défense, sous couvert d’anonymat a rejeté ces informations.

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