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Afrique du Sud: reprise du travail à la mine de Marikana

(Keystone-ATS) La direction de la mine sud-africaine de Marikana, théâtre d’une sanglante fusillade policière contre des grévistes le 16 août, a cherché l’apaisement lundi. Elle a repoussé l’ultimatum lancé aux grévistes pour reprendre le travail, sans toutefois évoquer la question des salaires.

Selon la direction, seuls 27% des employés ont regagné leur poste lundi malgré les menaces de licenciements proférées par l’exploitant, Lonmin. Affirmant que l’activité de la mine de platine, située près de Rustenburg (nord), avait repris, Lonmin a pour la première fois discuté avec les syndicats, quatre jours après la fusillade qui a fait 34 morts.

Le vice-président de Lonmin chargé des opérations minières Mark Munroe est resté cependant ferme sur les termes de l’ultimatum: “Nous comptons qu’à 07h00 demain matin les ouvriers reprennent le travail. Ensuite, Lonmin a le droit de les licencier”, a-t-il dit.

Revendications pas évoquées

L’entreprise n’a a aucun moment évoqué les revendications salariales à l’origine de la grève sauvage qui a dégénéré. Le petit syndicat AMCU, à l’origine du mouvement pour réclamer un triplement des salaires des mineurs (1250 euros contre 400 euros actuellement), n’a pas été convié aux négociations.

Dans la matinée, environ un millier d’hommes s’étaient regroupés sur le terrain vague qui avait accueilli de grands rassemblements ces derniers jours, refusant toujours de reprendre le travail. “Ils peuvent nous virer s’ils veulent, nous ne retournons pas au travail. (Le président Jacob) Zuma doit fermer cette mine”, a dit l’un des mineurs présents.

Une semaine de deuil national a été décrétée à compter de lundi, après ce qui constitue le pire massacre policier depuis la fin de l’apartheid.

Près de Pretoria, les 259 hommes arrêtés pendant les violences ont comparu brièvement lundi devant la justice, notamment pour meurtre, avant un renvoi du dossier à lundi prochain.

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