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Agriculture: des modules de formation prévus pour les réfugiés

Des offres de formation dans l'agriculture ont été spécialement peaufinées pour les migrants. sda-ats

(Keystone-ATS) Des réfugiés et des personnes admises à titre provisoire pourraient travailler plus facilement dans l’agriculture. Sur la base d’un projet pilote, mené pendant trois ans, des modules de formation sont disponibles dès ce mois.

À l’avenir, les jeunes réfugiés qui se verraient bien travailler dans l’agriculture et qui sont intéressés par une formation pourront effectuer un préapprentissage d’intégration, selon l’Union suisse des paysans (USP) et le Secrétariat d’Etat à la migration (SEM). À partir du mois d’août 2018, cinq cantons (BE, AG, NE, TI, FR) proposent de tels apprentissages dans les écoles d’agriculture.

Parmi ces écoles figure l’Inforama Rütti de Zollikofen (BE), où une classe de 12 réfugiés commencera un préapprentissage d’intégration à la mi-août. Au terme de cette formation, les réfugiés disposeront d’un bon aperçu du monde du travail dans l’agriculture.

Les préapprentissages d’intégration forment un projet pilote du SEM, qui sera réalisé dans une dizaine de champs professionnels comme l’agriculture justement, mais aussi la construction, l’hôtellerie et la santé. Celui-ci préparera chaque année entre 800 et 1000 réfugiés reconnus et personnes admises à titre provisoire à une formation professionnelle de base jusqu’en 2022.

Projet pilote

Entre 2015 et 2017, des réfugiés ont été engagés entre trois et douze mois dans le cadre du projet pilote “Travailler chez le paysan”. Parmi les 45 postes à disposition sur 17 exploitations (mixtes, maraîchères et fruitières), 30 ont pu être pourvus. Sur ces 30 employés, 24 ont terminé leur formation comme prévu.

Quatorze participants ont reçu une proposition d’embauche, que dix ont acceptée. Sept autres personnes ont trouvé une place sur une autre exploitation ou dans un autre secteur d’activité.

Les participants venaient pour plus de la moitié d’Erythrée et les autres d’Afghanistan, du Sri Lanka, du Tibet et de Syrie. Tous ont progressé tant au niveau linguistique que professionnel.

Le conseiller national Jacques Bourgeois, à la tête de l’USP et Mario Gattiker, le secrétaire d’Etat aux migrations, ont tiré, mercredi devant la presse à Zollikofen (BE), un bilan positif de cette expérience, qui devrait profiter aux réfugiés autant qu’aux agriculteurs qui les engagent.

Aux cantons d’agir

Le secrétaire d’Etat aux migrations a toutefois insisté sur le fait que la balle est dans le camp des cantons en matière d’intégration. Ceux-ci sont en première ligne par exemple pour une acquisition précoce de la langue, gage d’une intégration réussie. A l’avenir, la Confédération versera des taux forfaitaires d’intégration d’un montant de 18’000 francs aux cantons au lieu de 6000 francs.

Concernant le projet pilote, l’USP et le SEM ont chacun donné la moitié des quelque 280’000 francs que cette aventure a coûté. Après le mois de familiarisation rémunéré à un taux réduit, les réfugiés ont touché le salaire minimum agricole de plus de 3200 francs par mois.

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