Des perspectives suisses en 10 langues

Ahmadinejad s’attire les foudres des ultra-religieux iraniens

(Keystone-ATS) Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a renouvelé ses critiques contre le recours à la contrainte pour imposer les valeurs islamiques à la population, ont rapporté lundi les médias. Selon lui, “un choix imposé par la force n’a aucune valeur”.

“On ne peut pas imposer des choses avec des directives et des décrets”, a déclaré le président iranien lors d’un discours prononcé dimanche et rapporté par l’agence officielle Irna.

“Dans certaines universités, on oblige les étudiantes à porter le tchador (voile traditionnel qui couvre le corps de la tête au pied, ndlr). Mais certaines le portent de telle manière qu’il serait préférable qu’elles ne le fassent pas. Obliger les femmes à porter le tchador par la contrainte n’a aucune valeur”, a-t-il ajouté.

Critères de sélection “insultants”

M. Ahmadinejad a aussi critiqué certains critères de sélection des candidats à l’université, citant le cas d’un étudiant qui s’était vu refuser dans les années 80 son inscription parce qu’il se rasait. Il est de bon ton en Iran de ne pas se raser de près pour montrer que l’on est bon musulman.

Il a aussi évoqué le cas, à la même l’époque, d’une jeune fille refusée parce qu’elle avait “parlé à un garçon dans la rue et que son foulard avait reculé d’un centimètre”. Il a ajouté qu’il était intervenu dans les deux cas pour obtenir leur entrée à l’université alors qu’il participait à la commission de recrutement.

Le président iranien a également dénoncé les questions posées aux candidats lors des entretiens d’embauche dans l’administration. “On demande aux gens s’ils ont bu de l’alcool ou ont eu des relations sexuelles illégitimes, c’est une insulte et c’est contraire à la religion”. La contrainte “encourage la duplicité chez les gens”.

Foudres ultra-conservatrices

M. Ahmadinejad, qui finit son second et dernier mandat présidentiel en 2013, s’est attiré à plusieurs reprises les foudres des ultra-conservateurs religieux du régime ces dernières années pour avoir prôné une vision plus libérale de l’islam, critiquant notamment l’utilisation de la force pour obliger les femmes à porter le voile islamique.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision