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Aider les oisillons “esseulés” est souvent une fausse bonne idée

La moitié des oiseaux apportés à la station ornithologique de Sempach est constituée d'oisillons que l'on croit esseulés, alors que leurs parents continuent, bien souvent, à les nourrir hors du nid (photo symbolique). KEYSTONE/REGINA KUEHNE sda-ats

(Keystone-ATS) Les oisillons esseulés en dehors de leur nid ne le sont souvent qu’en apparence. La station ornithologique suisse recommande de ne pas intervenir dans un tel cas pour ne pas séparer les petits de leurs parents. Seul un danger immédiat justifie une aide humaine.

De nombreux oisillons quittent leur nid avant de pouvoir voler correctement. Ils ont l’air délaissés et sans défense. Leurs parents continuent toutefois de les nourrir, également en dehors du nid, souligne mercredi la station ornithologique suisse, basée à Sempach (LU) dans un communiqué.

Cette réalité est bien souvent méconnue de Monsieur et Madame Tout-le-monde, qui croient faire une bonne action en intervenant. Résultat: la station ornithologique suisse n’est pas loin d’afficher complet actuellement et des oisillons en bonne santé se voient séparés de leurs parents.

Chances de survie amoindries

L’an dernier, environ 500 oisillons ont grandi à Sempach au sein de la station. Il s’agit de la moitié de l’ensemble des oiseaux qui y ont été amenés en 2016.

Malgré le soutien attentif des ornithologues, les oisillons ne peuvent pas apprendre à la station tout ce que leurs parents leur enseigneraient. Les chances de survie à long terme en pleine nature s’en ressentent souvent de manière négative.

La station ornithologique recommande donc à la population de laisser les oisillons sur les lieux où ils sont trouvés, sauf en cas de danger immédiat. Un jeune merle assis sur la route peut être transporté avec les mains jusqu’au prochain buisson, où ses parents viendront le nourrir.

Oisillons blessés et famille de colverts

Il en va autrement des oisillons blessés ou restés sans nourriture depuis des heures. Dans ces cas-là, il est recommandé de les amener à la station de soins la plus proche.

Les colverts couvant leurs oeufs dans un lieu caché ont parfois besoin d’aide. Le chemin parcouru par une jeune famille jusqu’au point d’eau, quelques heures seulement après l’éclosion des poussins, peut en effet s’avérer dangereux. Dans ce cas-là, un coup de main de l’être humain est souvent salvateur.

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