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AirAsia: les boîtes noires de l’appareil apparemment repérées

(Keystone-ATS) Les équipes de recherche de l’épave de l’avion d’AirAsia, qui s’est abîmé en mer de Java le 28 décembre avec 162 personnes à bord, ont détecté vendredi des sons venant manifestement des boîtes noires. Mais la météo a une nouvelle fois joué des tours aux plongeurs. Près de 50 corps ont jusqu’ici été repêchés.

“Un bateau a détecté les sons. Des plongeurs essaient de les atteindre”, a déclaré un responsable des opérations, S.B Supriyadi, en référence aux boîtes. Aucun signal acoustique n’avait été détecté jusqu’à présent.

Depuis mercredi, des plongeurs concentrent leurs efforts sur la queue de l’avion et autour, les autorités estimant que les boîtes devraient s’y trouver, à moins bien sûr qu’elles n’aient été déplacées.

“La localisation des sons serait proche de l’endroit où la queue de l’avion a été retrouvée”, a précisé M. Supriyadi depuis Pangkalan Bun, ville dotée d’un aéroport le plus proche de la zone des recherches auxquelles participent toujours plusieurs pays.

Mais malgré la détection de ces signaux, les équipes n’ont toujours pas pu mettre physiquement la main sur ces fameuses boîtes, qui intègrent les paramètres du vol. Impossible pour eux également, dans les conditions actuelles, de remonter la queue de l’avion. Les boîtes noires émettent des signaux acoustiques qui peuvent être détectés en général pendant trente jours suivant un accident.

Visibilité difficile

Les difficultés liées à la météo se poursuivaient vendredi. De forts courants freinaient la mise en place de sacs de levage flottants au fond de la mer pour remonter la queue de l’avion: “Nous avons essayé, sans succès. Nous allons réessayer”, a indiqué M. Supriyadi.

“Les équipes sur place ont dit que la visibilité se limitait à un mètre et qu’ils ne pouvaient pas voir. Le courant et les vagues devenaient si forts qu’ils ne pouvaient pas travailler efficacement”.

Après deux semaines de recherches, 48 corps ont été retrouvés, cinq de plus que la veille, a ajouté M. Supriyadi. Parmi les 162 personnes à bord se trouvaient 155 Indonésiens, un Français, un Britannique, trois Sud-Coréens, un Malaisien et un Singapourien.

Un autre objet récupéré vendredi par les chercheurs pourrait être le nez de l’appareil. “La forme de l’objet ressemble à un nez d’avion. Nous avons déployé un ROV (véhicule sous-marin téléguidé), mais la visibilité n’était là encore pas très bonne”, selon M. Supriyadi.

Soixante vols suspendus

Par ailleurs, le ministère indonésien des Transports a annoncé vendredi la suspension de 61 vols domestiques effectués sans autorisation par cinq compagnies du pays et des sanctions contre onze responsables du secteur aérien à la suite d’un audit lancé après l’accident du vol QZ8501.

A noter que les vols suspendus n’incluent pas la compagnie AirAsia. Celle-ci s’est déjà vue interdire d’emprunter le couloir de vol Surabaya-Singapour jusqu’à la fin de l’enquête sur le crash aérien la concernant, bien que les autorités de Singapour lui aient donné de leur côté leur accord pour voler.

Le ministère des Transports a dit n’avoir constaté aucune autre infraction d’AirAsia dans son audit.

Le givre en cause

L’Airbus A320-200 avait disparu des radars le 28 décembre dernier peu après son décollage de la ville de Surabaya, en Indonésie, pour Singapour, après avoir été confronté à des nuages très menaçants.

Le pilote avait demandé à prendre de l’altitude pour éviter ces nuages, mais n’avait pas reçu le feu vert immédiat du contrôle aérien. Motif: un trafic trop important dans ce secteur très fréquenté. Le contact avec l’appareil avait été perdu peu après.

L’Agence météorologique indonésienne a indiqué dans un rapport préliminaire publié sur son site que la météo avait été le “facteur déclenchant” de l’accident. Du givre pourrait avoir provoqué la chute de l’appareil, confronté à des nuages avec des températures de -80 à -85 degrés Celsius.

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