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Alcool au volant: la prise de sang réservée aux cas exceptionnels

Les nouvelles valeurs sont divisées par deux, mais correspondent aux valeurs limites actuelles. La réglementation reste la même (archives). KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT sda-ats

(Keystone-ATS) Dès le 1er octobre, l’alcoolémie au volant sera mesurée à l’aide de nouveaux éthylomètres. Les prises de sang ne seront faites qu’exceptionnellement. Ce nouvel outil sera introduit petit à petit, car tous les cantons n’en sont pas encore dotés.

Des contrôles de l’alcool dans l’air expiré sont déjà pratiqués au moyen d’un éthylotest, précise l’Office fédéral des routes (OFROU) mardi dans un communiqué. Mais actuellement, les résultats n’offrent une preuve suffisante qu’en dessous de 0,80 pour mille et lorsque l’intéressé le reconnaît par sa signature. Dans tous les autres cas, il est nécessaire de recourir à une prise de sang pour prouver l’ébriété, ajoute l’OFROU.

Les nouveaux éthylomètres mesurent la concentration d’alcool dans l’air expiré de manière si précise et fiable que le résultat aura force probante devant le tribunal. Afin d’exclure toute erreur, l’appareil effectue deux mesures indépendantes sur la base du même échantillon d’air en l’espace de quelques secondes.

Le résultat ne peut être utilisé que si les deux mesures obtiennent la même valeur. Par ailleurs, seuls les appareils de mesure homologués et régulièrement vérifiés par l’Institut fédéral de métrologie (METAS) peuvent être utilisés.

Mêmes sanctions

Cette nouvelle méthode ne vise plus à déterminer la quantité d’alcool dans le sang mais la concentration d’alcool dans l’air expiré. Ce qui implique un changement de l’unité de mesure et des valeurs de référence.

Celles-ci ne s’affichent plus en pour mille (gramme d’alcool par kilogramme de sang), mais en milligramme d’alcool par litre d’air expiré. Ainsi, 0,5 pour mille d’alcool dans le sang correspond désormais à 0,25 milligramme d’alcool par litre d’air expiré, tandis que 0,8 pour mille équivaut à 0,4 milligramme par litre.

Les valeurs sont donc divisées par deux, mais correspondent aux valeurs-limites actuelles. La réglementation reste la même, souligne l’OFROU.

Néanmoins, les contrôles d’alcoolémie par prise de sang ne disparaissent pas entièrement. Par exemple en cas de soupçon de consommation de stupéfiants ou de médicaments, consommation d’alcool, de maladie des voies respiratoires ou après un accident. Les conducteurs concernés qui le souhaitent peuvent également demander une prise de sang afin de déterminer leur capacité à conduire.

Contrôles simplifiés

Le Touring Club Suisse (TCS) attend de l’introduction des éthylomètres avec force probante qu’elle simplifie non seulement les contrôles pour la police, mais aussi qu’elle les rende plus rapides et moins coûteux pour les usagers de la route. Les prises de sang systématiques et onéreuses faites à l’hôpital sont dès lors abandonnées.

Pour le TCS, il est toutefois important que les automobilistes puissent toujours avoir recours à une prise de sang au cas où ils doutent du résultat du test d’haleine. La police a par ailleurs l’obligation d’informer les conducteurs de cette alternative.

Le TCS profite de l’occasion pour rappeler que l’ivresse au volant représente un véritable risque pour le trafic routier. En Suisse, 17% des accidents avec des blessés graves ou des morts sont dus à l’alcool. L’an dernier, l’alcool a joué un rôle dans un millier d’accidents qui ont provoqué des blessés et 33 morts. Il convient donc de renoncer à l’alcool avant de prendre le volant, recommande le TCS.

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