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Alexis Tsipras refuse une grande coalition avec la droite en Grèce

(Keystone-ATS) L’ex-Premier ministre grec Alexis Tsipras a opposé lundi une fin de non-recevoir à la proposition de son adversaire de droite Vangelis Meïmarakis de former une grande coalition à l’issue des législatives de dimanche. Leurs deux partis sont donnés au coude-à-coude.

Lors de leur dernier débat télévisé avant le scrutin, le chef de file des conservateurs a estimé que les électeurs grecs étaient en quête de stabilité et qu’ils l’obtiendraient si la Nouvelle démocratie (ND, droite) et Syriza (gauche radicale) travaillaient ensemble.

“Nous pourrions avoir non seulement une équipe nationale pour gouverner le pays, mais aussi une équipe nationale pour négocier” avec les créanciers, a déclaré Vangelis Meïmarakis. Alexis Tsipras lui a répondu qu’une telle coalition serait contre-nature. “Nous avons des divergences fondamentales et pour cette raison, nous ne pouvons cohabiter”, a-t-il dit.

Nombreux indécis

Le chef de Syriza s’est une nouvelle fois dit convaincu que son parti remporterait la majorité absolue même s’il s’est dit prêt à s’ouvrir à de petites formations si nécessaire.

Un sondage diffusé lundi donne Syriza et Nouvelle Démocratie à égalité de voix avec 31,6% des suffrages. Le parti d’extrême droite Aube dorée y est classé en troisième position devant le parti communiste KKE et le parti centriste To Potami. Mais il reste près de 20% d’indécis ou d’électeurs tentés par l’abstention, selon certains instituts de sondage.

Double objectif de Tsipras

Elu fin janvier sur la promesse d’en finir avec l’austérité, Alexis Tsipras a précipité ces élections anticipées en démissionnant le 20 août. Son objectif était double: mater la fronde d’une partie de ses troupes et se relégitimer par un nouveau mandat populaire au moment d’appliquer les mesures d’austérité acceptées en échange d’un troisième plan de soutien financier de ses partenaires européens, à hauteur de 86 milliards d’euros.

Mercredi dernier, lors d’un premier débat auquel participaient les chefs de file de sept formations politiques, ni lui, ni Meïmarakis n’ont fait grosse impression sur les observateurs de la vie politique grecque.

“Nous n’avons pas réussi à remplir tous nos engagements mais nous avons livré bataille et nous sommes revenus avec un compromis. Il est peut-être douloureux, mais il comporte aussi des éléments positifs”, a expliqué M. Tsipras.

De son côté, M. Meïmarakis a accusé le chef de Syriza d’avoir fait perdre du temps à la Grèce et surtout d’avoir abouti à un accord plus douloureux.

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