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Amnesty demande la libération de l’artiste cubain Luis Manuel Otero

Sa dernière interpellation a suscité un vaste mouvement de protestation dans la communauté artistique cubaine, y compris d'artistes proches du gouvernement. Près de 3300 personnes ont par ailleurs signé une pétition demandant sa libération. Plateforme de pétitions avaaz.org / capture d'écran sda-ats

(Keystone-ATS) Amnesty International a demandé vendredi la libération de l’artiste cubain Luis Manuel Otero Alcantara, emprisonné depuis le 1er mars. L’ONG le qualifie de “prisonnier de conscience”.

“C’est absolument honteux que l’administration cubaine continue de réprimer toute voix qui n’est pas alignée avec la position officielle”, a estimé dans un communiqué Erika Guevara-Rosas, directrice d’Amnesty pour la région Amériques. “Luis Manuel Otero est un prisonnier de conscience et nous exhortons le gouvernement cubain à le libérer de façon immédiate et inconditionnelle”, a-t-il ajouté.

L’artiste de 32 ans – qui s’autoproclame “artiviste”, artiste et activiste – a été arrêté le 1er mars, accusé d'”insultes aux symboles de la patrie”, pour avoir utilisé le drapeau cubain dans une performance, et “dommages” à la propriété publique, pour avoir résisté lors de son interpellation par la police.

Le gouvernement socialiste affirme qu’il est un dissident payé par Washington: Luis Manuel Otero n’est “pas un artiste”, a ainsi tweeté Carlos Fernandez de Cossio, directeur général du département Etats-Unis au ministère cubain des Affaires étrangères. C’est “un individu payé et guidé par le gouvernement américain pour défier la loi à Cuba et les valeurs chéries par les Cubains”, a-t-il ajouté.

Plus de 20 arrestations

Selon l’ONG Cubalex, au cours des 30 derniers mois, les autorités l’ont arrêté de façon arbitraire plus de 20 fois.

Sa dernière interpellation a suscité un vaste mouvement de protestation dans la communauté artistique cubaine, y compris d’artistes proches du gouvernement comme le chanteur Silvio Rodriguez ou le peintre et sculpteur Kcho. Près de 3300 personnes ont par ailleurs signé une pétition demandant sa libération.

Le gouvernement cubain a toujours réfuté l’existence de prisonniers politiques sur son sol. Ces derniers sont toutefois estimés à une centaine par plusieurs ONG.

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