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Angela Merkel prête à des compromis en Allemagne

Angela Merkel à son arrivée mardi au siège de la CDU à Berlin KEYSTONE/DPA/KAY NIETFELD sda-ats

(Keystone-ATS) Les conservateurs d’Angela Merkel et le parti social-démocrate (SPD) auraient accompli à peu près 95% du chemin pour parvenir à un accord de gouvernement. La chancelière a clairement indiqué mardi qu’elle était prête “à des compromis” pour le bien du pays.

“Je pense que nous avons 90-95%, mais les 5% restants sont importants”, a déclaré Carsten Schneider, qui négocie pour les sociaux-démocrates. Il a établi ce constat après que les médiateurs des deux camps ont décidé lundi soir de se donner encore du temps pour parvenir à un accord permettant de reconduire la “grande coalition” droite-gauche outre-Rhin.

Les négociations, qui devaient à l’origine se terminer dimanche, se sont poursuivies lundi au siège du SPD à Berlin. Elles ont repris mardi matin au siège de l’Union chrétienne-démocrate (CDU), le parti d’Angela Merkel.

Prête à des concessions

“Des désaccords subsistent sur des thèmes essentiels et chacun d’entre nous va devoir accepter des compromis douloureux. J’y suis prête si nous pouvons garantir que les avantages au final seront supérieurs aux inconvénients”, a déclaré la chancelière à son arrivée à Berlin. Angela Merkel a encore souligné qu’il en allait de “l’intérêt supérieur du pays”.

Les deux parties se sont fixés la fin de la journée comme période-butoir. Mais selon une proche de la chancelière, Julia Klöckner, les tractations pourraient durer jusque tard “dans la nuit” de mardi à mercredi.

L’optimisme était également de mise du côté du SPD mardi: “Je pense que c’est aujourd’hui que va se décider” si les deux camps “peuvent s’entendre”, a déclaré le président social-démocrate Martin Schulz.

Pierres d’achoppement

Un accord a déjà été trouvé sur plusieurs dossiers, à commencer par l’Europe, où les deux camps sont prêts à soutenir, du moins sur le principe, les propositions de réforme du président français Emmanuel Macron. Martin Schulz veut y voir “la fin du diktat des économies” budgétaires en Europe.

Mais d’autres sujets de politique intérieure continuent de poser problème: la santé et le marché du travail. Le SPD réclame une réduction des inégalités entre caisses publiques et privées d’assurance maladie et un moindre recours aux contrats à durée déterminée. Sur ces deux points, les conservateurs restent fermes.

Les deux camps ne sont pas non plus d’accord sur le niveau des dépenses militaires, au moment où l’Allemagne est – au sein de l’OTAN – sous pression américaine pour délier les cordons de la bourse. L’Allemagne doit pouvoir montrer qu’elle est “digne de confiance sur le plan international”, a argumenté Angela Merkel.

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