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Angela Merkel salue la fermeté d’Helmut Schmidt face au terrorisme

(Keystone-ATS) L’Allemagne a rendu lundi un dernier hommage à l’ancien chancelier Helmut Schmidt lors de funérailles nationales. A cette occasion, Angela Merkel a salué une “institution” qui a su rester ferme face au terrorisme.

Figure de la social-démocratie allemande et de la construction européenne, “Helmut Schmidt va nous manquer (…) Il était une institution”, a déclaré la chancelière lors de la cérémonie en l’église Saint-Michel de Hambourg (nord), ville natale de l’ancien dirigeant où il s’est éteint le 10 novembre à l’âge de 96 ans.

“Un mot me vient (pour le qualifier): la responsabilité”, a-t-elle lancé aux quelque 1800 personnes venues assister aux obsèques, dont l’ancien secrétaire d’Etat américain Henry Kissinger ou l’ex-président français Valéry Giscard d’Estaing, dont le septennat a coïncidé avec l’ère Schmidt à la Chancellerie (1974-1982).

La Suisse était quant à elle représentée par l’ancien conseiller fédéral Moritz Leuenberger et par l’ambassadrice de Suisse à Berlin Christine Schraner Burgener.

Inflexible face au terrorisme

Evoquant le combat mené en son temps par Helmut Schmidt face à la violence d’extrême gauche de la “Fraction Armée rouge” (RAF), face à laquelle il est resté inflexible, Mme Merkel s’est interrogée: “qu’aurait dit Helmut Schmidt” des attentats perpétrés à Paris trois jours après sa mort?

“La question reste en suspens, et nous devons montrer nous-mêmes ce que la responsabilité veut dire”, a-t-elle dit. “Les motivations sont différentes, mais la terreur reste la terreur”, a-t-elle insisté, ajoutant: “la liberté est plus forte que la terreur et la haine”.

Hommage de Giscard d’Estaing

Successeur en 1974 de l’autre grand nom de la social-démocratie allemande, Willy Brandt, Helmut Schmidt a été le “père”, avec Valéry Giscard d’Estaing, du système monétaire européen (SME), ancêtre de l’euro. Il “était un vrai ami, un ami chaleureux et fidèle”, a déclaré l’ancien président de la République dans un entretien publié lundi dans les quotidiens français Le Figaro et allemand Die Welt.

Retiré de la vie politique depuis plus de 30 ans, Helmut Schmidt contribuait encore récemment aux débats politiques et intellectuels de son pays, distillant les petites phrases drôles ou piquantes.

Auteur d’une trentaine d’ouvrages, il a été éditeur (1983) puis directeur (1985-1989) de “Die Zeit”, l’un des plus prestigieux hebdomadaires allemands.

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