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Angleterre-Australie, souffle de peur sur Twickenham

(Keystone-ATS) Il plane au-dessus de l’Angleterre le spectre d’une humiliation sans précédent: être évincé de “sa” Coupe du monde avant les quarts de finale. Ce sera le cas sauf en cas de succès contre l’Australie.

Imaginez-un peu: à Twickenham, dans le berceau même de ce sport, dans un stade étiqueté comme le Temple du rugby, sous l’oeil de quelque 80’000 spectateurs et de millions d’amateurs, le XV de la Rose prend piteusement la porte de la Coupe du monde qu’il organise. Un affront ultime auquel tous les pays organisateurs ont jusque-là échappé, mais qui rôde autour des hommes de Stuart Lancaster, soumis à une énorme pression depuis leur défaite samedi dernier face au pays de Galles (28-25). Ils devront absolument s’imposer samedi contre l’Australie.

L’hypothèse d’une élimination était certes envisageable au vu du groupe très relevé qui avait échu au XV de la Rose, concurrencé par Gallois et Wallabies pour deux places seulement en quarts. Mais maintenant qu’elle prend corps, l’état d’urgence est décrété.

Evidemment, les conséquences d’une sortie de piste dépasseraient le simple cadre du terrain et les égos meurtris. World Rugby et la Fédération anglaise (RFU) ont massivement investi sur l’événement, dessiné pour être la Coupe du monde la plus lucrative de tous les temps en même temps qu’une vaste opération de communication pour le ballon ovale.

Sans l’Angleterre en course, l’intérêt du pays pourrait tomber en flèche, au détriment des diffuseurs, pubs, partenaires etc. Bref, on flaire la catastrophe à tous les échelons et la visite de soutien du prince Harry à l’entraînement du XV de la Rose jeudi est sans doute loin d’être anodine.

“C’est un match qu’il faut gagner, car si on perd on ne sortira pas du groupe. Pas la peine de tricher avec les faits”, a résumé le sélectionneur Stuart Lancaster, qui dirigera le match le plus important de son mandat entamé début 2012, au lendemain d’une Coupe du monde déjà ratée (élimination en quarts).

“Cela ne sert à rien de le cacher, les enjeux seront énormes pour nous, mais les gars seront prêts”, a-t-il promis, après avoir essuyé avec son groupe le feu roulant des critiques durant toute la semaine. Car la défaite face aux Gallois a eu du mal à passer auprès des observateurs. En cause, la gestion déficiente d’une dernière demi-heure qui a viré au cauchemar…

Les Wallabies ont en tout cas l’occasion de faire un pied de nez à l’histoire, 12 ans après avoir vu le XV de la Rose sacré Down Under, sur un drop de Jonny Wilkinson au bout de la prolongation. La revanche est-elle un plat qui se mange froid ?

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