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Antoine Bellier offre le maintien à la Suisse

(Keystone-ATS) La Suisse appartient toujours au Groupe mondial de Coupe Davis. Elle a sauvé sa place dans l’élite face à l’Ouzbékistan grâce à l’un de ses espoirs, Antoine Bellier.

Le Genevois de 19 ans a eu le redoutable honneur de disputer un cinquième match décisif à Tachkent, alors que les deux équipes en étaient à 2-2. Et le 507e mondial a tenu le choc, même s’il a connu des instants de fébrilité au moment de conclure face Jurabek Karimov.

Vainqueur 6-2 6-4 6-7 (6/8) 6-3 d’un joueur encore plus jeune (18 ans) et moins bien classé que lui (ATP 774), Antoine Bellier aurait pu en effet s’épargner une quatrième manche. N’a-t-il pas bénéficié de deux balles de match à 5-2 dans le troisième set ? Puis de deux autres dans le tie-break ? Mais le grand gaucher genevois (1m96) a alors été rattrapé par le stress, forçant ses coups et laissant son adversaire revenir dans la partie.

Alors que la nuit tombait sur Tachkent, Antoine Bellier s’est ensuite retrouvé en fâcheuse posture dans la quatrième manche, dans laquelle il a perdu son engagement à 1-1. Le récent champion de Suisse Interclubs avec Genève Eaux-Vives a toutefois eu le mérite de se relever rapidement et de reprendre le dessus, définitivement cette fois-ci, sur son cadet.

Et finalement, après 3h15 de jeu, le Genevois a converti sa cinquième balle de match sur une ultime faute de Jurabek Karimov. De quoi assurer le maintien de la Suisse, mais aussi s’offrir un premier succès personnel en Coupe Davis, sachant qu’il avait perdu ses deux premières parties, vendredi contre Denis Istomin et en mars dernier à Pesaro dans un match sans enjeu face à l’Italie.

Laaksonen rate le coche

Si Antoine Bellier a pu goûter à une telle victoire, c’est aussi “grâce” à Henri Laaksonen. Le Schaffhousois aurait aussi pu assurer le maintien à la Suisse, s’il s’était montré un peu plus lucide lors du premier match de dimanche, perdu sur le fil 6-7 (3/7) 7-6 (8/6) 7-6 (8/6) 7-5 face à Denis Istomin (ATP 113).

Henri Laaksonen (ATP 138) avait tout en main pour gagner cette partie. Et notamment dans une troisième manche “charnière”, dans laquelle il a galvaudé trois balles de set. Battu après 4h08 de jeu, à l’issue d’un match acharné mais émaillé de nombreuses fautes, le leader suisse ne doit toutefois pas être accablé. Il a tenu son rang à Tachkent, où il a gagné son simple vendredi ainsi que le double du samedi au côté du Fribourgeois Adrien Bossel.

Henri Laaksonen battu, le capitaine Severin Lüthi aurait pu lancer ce même Bossel ou Johan Nikles dans le cinquième match décisif. Le coach bernois a toutefois maintenu sa confiance à Antoine Bellier, qui lui a donné raison.

Avec quelle équipe en 2017 ?

Du coup, la Suisse a sauvé sa place dans le Groupe mondial, une mission qui n’allait pas de soi après les forfaits de Stan Wawrinka, Roger Federer et Marco Chiudinelli. Mais cette sélection “bis” a été à la hauteur de l’événement, bien aidée également par des Ouzbèkes peu redoutables.

En 2017, la Suisse jouera une sixième année de suite dans l’élite de la Coupe Davis. Reste à savoir sur qui pourra compter Severin Lüthi. Stan Wawrinka et Roger Federer, qui ont zappé la campagne 2016, vont-ils se lancer encore une fois dans l’aventure ? Ou cette équipe appartient-elle désormais à la nouvelle génération des Laaksonen, Bellier et autre Nikles ?

Une chose est sûre toutefois, la Suisse sera fixée rapidement sur son futur adversaire. Le tirage au sort du 1er tour 2017 (3-5 février) a lieu jeudi à Londres.

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