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Après la faillite, 870’000 francs versés aux créanciers

Quatre ans après être tombé en 2e ligue interrégionale, Xamax est 2e en Challenge League (ici après un match en avril à Neuchâtel). KEYSTONE/CHRISTIAN BRUN sda-ats

(Keystone-ATS) La liquidation de la faillite du club de football Neuchâtel Xamax arrive à son terme. Au final, les créanciers privilégiés, à savoir les employés, se partageront quelque 870’000 francs. Il reste une ardoise de 20,1 millions.

Ainsi, 359 créanciers restent sur le carreau. Ils recevront prochainement des actes de défaut de bien, ont indiqué jeudi devant la presse Thierry Marchand, chef du service des poursuites et faillites, et Gérard Gaud, préposé à l’office des faillites.

Ce genre de procédure est normalement confidentiel, mais ils ont communiqué quelques éléments sur celle-ci, vu son caractère exceptionnel. C’était un dossier complexe et inhabituel comparé aux établissements auxquels ils ont affaire en général, ont-ils commenté.

A la suite de l’appel aux créanciers, l’office des faillites a reçu des demandes pour un total de 36,3 millions. Les créances finalement retenues atteignent 23,9 millions.

La différence d’un peu plus de 12 millions s’explique par des créances qui ont été écartées pour divers motifs. Il s’agissait notamment de prétentions non justifiées ou prescrites, ou de créances liées non pas à Xamax, mais à la société de gestion Pro’Imax.

Salaires et indemnités

Les créanciers privilégiés sont les créanciers dits “de première classe”. Ce sont des employés, donc des joueurs, des membres de l’équipe d’encadrement, du personnel administratif. Une centaine de contrats de travail ont été recensés lors de la faillite.

Les personnes concernées ont pu être indemnisées grâce à la récolte des actifs matériels et immatériels du club: des biens recensés dans les locaux loués par le club, des véhicules, des papiers valeurs ou encore des droits sur marques et logos.

La limite légale fixée pour une créance de première classe (126’000 francs) a permis d’éviter de devoir se caler sur les “salaires exorbitants” en vigueur à l’époque de la “mégalomanie” de l’ancien président Bulat Chagaev, a relevé le conseiller d’État Alain Ribaux, chef du département de la justice, de la sécurité et de la culture.

Procès cet été

Le volet pénal se poursuivra fin août par le procès de Bulat Chagaev et de son bras droit Islam Satujev, pour gestion fautive, gestion déloyale et détournement de l’impôt à la source. Bulat Chagaev est aussi accusé de tentative d’escroquerie et de faux dans les titres.

Il y aura peu de chances de trouver ces derniers au château de Neuchâtel, devant le Tribunal criminel régional du Littoral et du Val-de-Travers. Bulat Chagaev avait été expulsé de Suisse, et Islam Satujev avait quitté le pays sans crier gare.

La faillite avait été prononcée en janvier 2012. Sur le plan sportif, l’eau a coulé sous les ponts depuis l’écroulement du club centenaire et le chute du président tchétchène Bulat Chagaev.

Le mouvement junior a pu être sauvé. Et quatre ans après être tombée en 2e ligue interrégionale, la première équipe a terminé la dernière saison au deuxième rang de la Challenge League.

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