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Arbres variés et champignons sont la meilleure protection

Une végétation variée avec des systèmes racinaires différents associés à des champignons mycorhiziens constitue la meilleure garantie de stabilité des sols (archives). KEYSTONE/RUDOLF STEINER sda-ats

(Keystone-ATS) Les forêts riches en espèces avec une structure variée de racines et des arbres de tailles et d’âges différents constituent la meilleure protection contre les glissements de terrain, selon une étude de l’institut WSL. Les champignons mycorhiziens y contribuent aussi.

Au cours des vingt dernières années, différents évènements de ce type survenus en Suisse ont entraîné jusqu’à 100 millions de francs de dommages et même fait des victimes. Avec les changements climatiques, il faut s’attendre à des intempéries extrêmes plus fréquentes.

Dans le cadre du Programme national de recherche “Utilisation durable de la ressource sol” (PNR 68) du Fonds national suisse (FNS), une équipe de scientifiques de l’Institut pour l’étude de la neige et des avalanches (SLF/WSL) et de l’EPFZ a étudié comment la végétation influence la stabilité des versants.

Les chercheurs se sont concentrés sur les mesures biologiques, c’est-à-dire les plantes et champignons de racines (mycorhiziens), car tous deux jouent un rôle central. Ils se sont appuyés sur une banque de données documentant en détail plus de 700 glissements. Cette analyse a été complétée par des expériences sur le terrain et en laboratoire.

Structure variée

Conclusions: ce sont les forêts riches en espèces, avec une structure variée de racines et d’arbres qui améliorent le mieux la stabilité du sol. Les champignons mycorhiziens, vivant en symbiose avec les plantes et les arbres, peuvent renforcer l’action stabilisatrice des plantes. On les utilise donc idéalement dans le cadre de plantations et reboisements.

L’étude a également montré que des versants dont la couverture végétale et la constitution des racines sont optimales peuvent être stables avec des déclivités jusqu’à 5° supérieures aux versants nus. Par contre, des clairières de plus de 20 mètres de long dans le sens de la pente sont critiques, a expliqué à l’ats le chef de projet Frank Graf.

Les chercheurs ont encore estimé les coûts de l’entretien des forêts dans l’optique d’une protection optimale pour les intempéries de Sachseln en 1997. Ils les ont comparés au montant total des dommages de l’époque, soit environ 120 millions de francs.

Selon eux, si 10% à 25% du montant de ces dommages étaient investis dans l’entretien de la forêt, cela suffirait de prendre soin de cette forêt de façon à ne pas causer de dégâts majeurs durant un siècle.

Recommandations concrètes

Le rapport (en allemand) contient des descriptions détaillées des expériences et des calculs et donne des recommandations concrètes pour l’entretien des forêts et l’utilisation des sols.

Il a pour objectif d’assister les forestiers et autres spécialistes ou personnes intéressées lors de la planification de mesures d’ingénierie biologique et d’exploitation forestière. L’ensemble des recommandations finales du PNR 68 seront publiées à partir de 2018 dans différents rapports de synthèse.

http://www.wsl.ch/dienstleistungen/publikationen/schriftenreihen/berichte/16428_DE#

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