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Argentine: l’ex-chef des armées arrêté pour enlèvements sous la dictature

César Milani (ici en 2015) avait été soutenu par la présidente Cristina Kirchner lors de sa nomination à la tête des armées en 2013, qui avait provoqué une levée de bouclier des organisations de défense des droits de l'homme (archives). KEYSTONE/AP/RODRIGO ABD sda-ats

(Keystone-ATS) César Milani, l’ancien chef des armées argentines entre 2013 et 2015, sous la présidence de Cristina Kirchner, a été arrêté vendredi ont annoncé les autorités. Il est soupçonné d’implication dans deux enlèvements sous la dictature (1976-83).

M. Milani a été arrêté dans la ville de La Rioja, au nord-est de l’Argentine, après avoir été entendu par la justice. Celle-ci enquête sur les cas de Pedro Adan Olivera et de son fils Ramon Alfredo Olivera, enlevés en mars 1977 dans cette même région, a expliqué le responsable local des droits de l’homme, Delfor Brizuela.

Selon son avocat, le militaire s’est rendu à cette convocation pour expliquer le contexte historique et, “en particulier, quel avait été son rôle et ses fonctions” à l’époque.

La désignation de César Milani à la tête des armées en 2013 avait provoqué une levée de bouclier des organisations de défense des droits de l’homme qui le soupçonnent d’être l’auteur de crimes sous la dictature. L’ex-présidente Cristina Kirchner l’avait soutenu, y compris face à des détracteurs venant de son même bord politique.

Lois d’amnistie

Environ 30’000 opposants sont morts ou ont disparu pendant la dictature en Argentine. Deux ans après le retour de la démocratie, sous la présidence de Raul Alfonsin, un procès avait envoyé les chefs de la junte en prison puis des lois d’amnistie avaient été votées, synonymes d’impunité.

Ce n’est qu’en 2003, vingt ans après la fin de la dictature, que le président Nestor Kirchner (aujourd’hui décédé) a abrogé les lois d’amnistie et permis à la justice de reprendre les procédures judiciaires.

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