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Assainissement pilote mené à Viège (VS)

La pelle mécanique s'active depuis mardi sur une parcelle de 2200 mètres carrés, aux abords d'un terrain de sport à Viège. KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT sda-ats

(Keystone-ATS) L’entreprise chimique Lonza assainit un terrain contaminé au mercure à Viège. Cet essai pilote en conditions réelles servira à élaborer un concept global d’assainissement des quelque 90 parcelles polluées dans le Haut-Valais.

La pelle mécanique s’active depuis mardi sur une parcelle de 2200 mètres carrés, aux abords d’un terrain de sport à Viège. La moitié de la surface environ est contaminée au mercure et doit être assainie.

L’entreprise Lonza a invité mercredi la presse à suivre les opérations qui s’étalent sur deux jours environ. Il s’agit d’excaver le sol présentant une concentration de mercure supérieure à 2 mg par kilo, seuil d’assainissement.

“La quantité à retirer et à traiter est estimée à 300 mètres cubes”, a précisé à l’ats Rémi Luttenbacher, responsable des projets environnementaux chez Lonza. Les matériaux contaminés sont transportés par camions bâchés vers l’usine de traitement valaisanne BOWA, à La Souste.

“Une fois l’excavation effectuée, des analyses de la base du sol sont réalisées pour vérifier que les buts d’assainissement sont atteints”, poursuit Rémi Luttenbacher. L’objectif de ce projet pilote en conditions réelles est “d’acquérir de l’expérience et, le cas échéant, d’optimiser les procédures pour les assainissements à venir”.

175’000 francs environ

Lonza a choisi avec l’Etat du Valais les parcelles à traiter, ainsi qu’avec l’accord de la commune de Viège, propriétaires des terrains. Les parties ont opté notamment pour une parcelle publique, facile d’accès et nue.

Sur les parcelles choisies, les teneurs en mercure atteignent jusqu’à 30 mg/kg et se situent à une profondeur maximale de 40 centimètres. “La répartition de la pollution n’est pas homogène avec des zones propres au nord-ouest et sud et des surfaces à assainir à l’est”, relève Rémi Luttenbacher.

“Ce premier assainissement constitue une étape importante pour le service de la protection de l’environnement qui voit ainsi se concrétiser les mesures qu’il a fixées au terme des investigations”, a indiqué l’Etat du Valais. Parallèlement Lonza et des experts indépendants de l’université de Bâle mesurent la poussière et le mercure dans l’air durant l’excavation.

Lonza estime le coût de l’assainissement-pilote à 175’000 francs. L’entreprise préfinance l’assainissement, sans préjuger de la répartition des coûts à venir.

92 parcelles au total

Selon les résultats actuels des investigations, 92 parcelles au total nécessitent un assainissement, dont 49 à Viège et 43 à Rarogne. Leur degré de contamination varie de 2,1 à 470 mg/kg, indique Rémi Luttenbacher.

L’assainissement de toutes ces parcelles ne pourra pas démarrer cette année. Il faudra d’abord rédiger un projet global et le faire valider par le canton.

En revanche, Lonza prévoit de réaliser en 2016 encore des nettoyages de parcelles vouées à la construction, ainsi qu’un autre assainissement-pilote à Rarogne. “Il s’agit d’un terrain de football avec une contamination moins élevée, plus profonde et plus hétérogène qu’à Viège”, note Rémi Luttenbacher.

Selon le responsable des projets environnementaux de Lonza, “nous n’aurons jamais la certitude d’avoir découvert toutes les surfaces contaminées. Les investigations réalisées entre Viège et Niedergesteln et les études actuellement en cours devraient toutefois permettre de réduire ce risque à un niveau acceptable”.

Entre 1930 et 1970

Lonza a rejeté ses eaux industrielles chargées en mercure dans le Grossgrunkanal entre 1930 et le milieu des années 1970. Le polluant s’est accumulé dans les boues et les sédiments du canal.

Lors de l’entretien de celui-ci, des boues et des sédiments ont été épandus sur les terres agricoles attenantes ou ponctuellement utilisés comme pour des remblais dans la région. Ceci jusqu’au début des années 1990.

La contamination des sols par le mercure n’a pas mis en danger la santé des personnes, selon une étude sanitaire menée par l’Université de Zurich et présentée à la presse en juin dernier.

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