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Assassinat à Frenkendorf: perpétuité et internement pour le prévenu

Récidiviste, l'assassin de Frenkendorf (BL) doit être interné cette fois-ci, estiment les juges (photo symbolique). Keystone/STEFAN MEYER sda-ats

(Keystone-ATS) L’assassin récidiviste qui a tué son ex-compagne en novembre 2015 à Frenkendorf (BL) écope d’une peine de prison à perpétuité, assortie d’un internement. Le Tribunal pénal de Bâle-Campagne a prononcé son jugement mercredi matin.

Réunie à Muttenz (BL), la Cour a reconnu le prévenu âgé coupable d’assassinat. Il a poignardé à mort son ex-amie qui l’avait quitté quelques semaines plus tôt. L’homme âgé de 63 ans avait été arrêté directement après son acte assassin. Son procès s’est déroulé la semaine dernière sur deux jours.

Le prévenu a agi brutalement, de sang-froid et insidieusement, a déclaré le président du tribunal lors de la lecture du jugement. C’est clairement un assassinat, a-t-il ajouté.

Acte planifié

Le 12 novembre 2015, l’homme a guetté son ex-amie âgée de 64 ans et l’a surprise lorsqu’elle est rentrée à son domicile. Pour le tribunal, le prévenu a planifié son acte. Il a acheté l’après-midi les deux couteaux avec lesquels il a tué la femme. Il avait aussi emporté une hache avec lui sur le lieu du drame.

L’assassinat s’est produit peu après que l’accusé a appris que son ex-amie avait rencontré à plusieurs reprises son mari dont elle vivait séparée. La victime avait mis fin à la relation avec l’accusé à la fin du mois d’octobre, car elle ne supportait plus qu’il contrôle son téléphone portable et qu’il cherche à la forcer à prendre une décision concernant son mari.

Détresse émotionnelle

Durant le procès, le prévenu a affirmé n’avoir rien prémédité. Il a expliqué qu’il a donné des coups de couteau à cause d’une “réaction inattendue” de son ex-amie. Il a dit avoir été dans un état de détresse émotionnelle et avoir perdu le contrôle.

Pour le tribunal, il y a des similitudes entre l’assassinat de Frenkendorf et le double meurtre de Hagendorf (SO). En 1994, le prévenu avait déjà abattu une ex-compagne et le frère de celle-ci avec un fusil militaire. Là également, la rupture avec la femme avait eu lieu peu avant le drame.

La justice soleuroise avait alors déjà condamné l’homme à perpétuité. En 2011, les autorités soleuroises ont refusé la demande de libération déposée par le meurtrier après 15 ans de détention. Elles s’appuyaient sur une expertise psychiatrique et les recommandations d’une commission chargée d’évaluer la dangerosité des criminels pour la société.

Vice de forme

Cette décision a ensuite été cassée par le Tribunal administratif pour vice de forme. Lors du réexamen du cas, la commission s’est prononcée pour une libération conditionnelle en se basant sur une nouvelle expertise psychiatrique. Celle-ci concluait que le double meurtrier ne représentait plus aucun danger. Les autorités l’avaient alors remis en liberté.

Pour les cinq juges du Tribunal pénal de Bâle-Campagne, le risque de récidive est élevé. Un rapport d’expert souligne qu’il n’existe actuellement aucune thérapie pour cet homme. Le tribunal estime dès lors qu’il n’a pas d’autre choix que de le condamner à la perpétuité et à l’internement. Cette fois, seul un tribunal pourra décider d’une éventuelle libération conditionnelle.

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