Des perspectives suisses en 10 langues

Attentat contre l’armée d’élite du régime en Iran: 27 morts

L'attaque a visé un bus transportant des membres des Gardiens de la Révolution sur la route entre les localités de Khash et Zahedan dans la province du Sistan-Balouchistan. Keystone/EPA FARS NEWS AGENCY/FARS NEWS AGENCY HANDOUT sda-ats

(Keystone-ATS) Un attentat-suicide contre un bus transportant des membres de l’armée d’élite du régime en Iran a tué au moins 27 personnes mercredi dans le sud-est du pays, dernière attaque en date contre les forces iraniennes, a indiqué l’agence officielle Irna.

L’attaque a visé un bus transportant des membres des Gardiens de la Révolution sur la route entre les localités de Khash et Zahedan dans la province du Sistan-Balouchistan, a précisé l’agence de presse Irna. Une photo diffusée par l’agence de presse iranienne Fars montre sur les lieux de l’attaque un amas de tôles.

Dans un communiqué, les Gardiens de la Révolution ont confirmé une “attaque-suicide” contre un bus qui ramenait des membres de ce corps d’élite depuis la frontière avec le Pakistan. “Une voiture bourrée d’explosifs a explosé près du bus transportant une unité des forces terrestres des Gardiens.

“Dans cette attaque terroriste, 27 combattants courageux de l’islam ont été tués et 13 blessés”, ont indiqué les Pasdaran dans un nouveau communiqué, accusant “des agences de renseignements de la domination mondiale et des sionistes de soutien” aux assaillants.

Attaque revendiquée

Le groupe djihadiste Jaïch al-Adl (“Armée de la justice”), considéré comme une organisation “terroriste” par Téhéran, a “diffusé un communiqué officiel” revendiquant l’attentat, selon l’agence de presse iranienne Fars.

Frontalière du Pakistan et de l’Afghanistan, la région du Sistan-Balouchistan est régulièrement le théâtre d’accrochages meurtriers entre les forces de l’ordre et des séparatistes baloutches ou des groupes djihadistes que Téhéran accuse Islamabad et Ryad de soutenir. Cette province compte une large communauté de musulmans sunnites d’ethnie baloutche dans un pays à grande majorité chiite.

Ces derniers mois, les forces de sécurité iraniennes et les Gardiens de la révolution ont été la cible de plusieurs attaques au Sistan-Balouchistan. Le 2 février, un membre des Gardiens de la Révolution a été tué et cinq blessés dans une attaque dans la ville de Nikshar dans cette province, revendiquée aussi par Jaïch al-Adl.

Ce groupe a été formé en 2012 par d’ex-membres d’une organisation sunnite extrémiste ayant mené une rébellion sanglante au Sistan-Baloutchistan jusqu’en 2010. Téhéran a accusé maintes fois les Etats-Unis, ainsi qu’Israël et l’Arabie saoudite de soutenir des groupes séparatistes. Israël est un autre ennemi de l’Iran alors que l’Arabie saoudite sunnite est le principal rival de la République islamique d’Iran au Moyen-Orient.

Opérations de représailles

Le dernier attentat particulièrement meurtrier en Iran remonte au 22 septembre 2018: 24 personnes avaient été tuées par un commando de cinq assaillants qui avaient ouvert le feu à l’arme automatique sur un défilé militaire à Ahvaz, capitale de la province du Khouzestan. L’attentat avait été revendiqué par le groupe Etat islamique (EI) et un groupe séparatiste arabe au nom de la “Résistance nationale d’Ahvaz”.

Les Gardiens de la Révolution avaient mené une semaine plus tard, en guise de représailles, une attaque de missiles et de drones contre des positions djihadistes en Syrie. Ils avaient ensuite annoncé avoir éliminé lors d’une opération en Irak le cerveau de ce même attentat.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision