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Attentat contre la garde présidentielle à Tunis: 12 morts

(Keystone-ATS) Au moins 12 agents ont été tués mardi dans un attentat contre un bus de la sécurité présidentielle dans le centre de Tunis, qui frappe un pays déjà endeuillé par des attaques djihadistes majeures cette année. Le président tunisien a proclamé l’état d’urgence.

“L’explosion est acte terroriste. Il y a 12 martyrs et 17 blessés”, a déclaré Walid Louguini, le porte-parole du ministère de l’Intérieur. Selon un autre responsable du ministère, tous les morts sont des agents de la sécurité présidentielle. Ce bilan est encore provisoire, a indiqué de son côté la présidence de la République dans un communiqué.

L’explosion s’est produite en fin d’après-midi près de l’avenue Mohamed-V, une des principales artères de la capitale. “Je confirme l’explosion à bord d’un bus de la sécurité présidentielle. C’est un attentat”, a dit Moez Sinaoui, le porte-parole de la présidence de la République.

Bus calciné

Une journaliste de l’AFP a pu voir un bus en partie calciné près de l’avenue Mohamed-V, à proximité d’un croisement qui a été bouclé. De nombreuses ambulances, les pompiers et les forces de l’ordre se trouvaient sur les lieux, où régnait une tension extrême. Plusieurs personnes étaient aussi en pleurs.

“La plupart des agents qui se trouvaient dans le bus sont morts”, a déclaré une source de sécurité sur place. Le ministère de l’Intérieur n’était pas en mesure de préciser combien de personnes au total se trouvaient à bord du véhicule. Un employé de banque a affirmé avoir entendu “une forte explosion” et “vu le bus en feu”.

La sécurité a été renforcée sur l’avenue Habib Bourguiba, située à proximité du lieu de l’explosion, où se trouve notamment le ministère de l’Intérieur.

Visite en Suisse annulée

Le premier ministre Habib Essid et le ministre de l’Intérieur Najem Gharsalli se sont rendus sur les lieux, selon un journaliste de l’AFP. Le président Béji Caïd Essebsi a lui annulé sa visite d’Etat prévue mercredi et jeudi en Suisse, ont annoncé les services de la présidente de la Confédération Simonetta Sommaruga. Condamnant cette attaque, elle a espéré qu’une autre occasion se présenterait pour une rencontre.

La Tunisie fait face depuis sa révolution en janvier 2011 à un essor de la mouvance djihadiste, responsable de la mort de plusieurs dizaines de militaires et de policiers. Cette année, deux attentats revendiqués par le groupe Etat islamique (EI) ont tué 59 touristes étrangers et un policier au musée du Bardo à Tunis, en mars, et dans un hôtel près de Sousse en juin.

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