Des perspectives suisses en 10 langues

Attentat contre une base de la police indonésienne

L'explosion a eu lieu près d'une base de la police indonésienne. KEYSTONE/EPA/FULLY HANDOKO sda-ats

(Keystone-ATS) Une famille a commis un attentat lundi près d’une base de la police indonésienne à Surabaya, 2e ville d’Indonésie. Une dizaine de personnes au sein des forces de l’ordre ont été blessées. Le groupe Etat islamique (EI) a revendiqué l’attaque.

“Il y avait cinq personnes sur deux motocyclettes. L’une d’elles était un petit enfant. Il s’agit d’une famille”, a déclaré le directeur de la police nationale, Tito Karnavian. Et de préciser qu’ils ont enclenché leurs explosifs vers 08h50 (03h50 en Suisse dans la nuit de dimanche à lundi) à un point de contrôle, devant un commissariat.

Le plus jeune enfant a survécu, a encore indiqué le chef de la police. Les quatre autres membres de la famille ont été tués et dix autres personnes blessées. M. Karnavian a également ajouté que des bombes avaient été retrouvées par la suite lors de perquisitions effectuées dans les faubourgs de Surabaya.

“Ce sont des actes lâches, indignes et barbares”, a déclaré le président Joko Widodo, qui a promis une nouvelle législation antiterroriste.

L’EI a revendiqué cet attentat-suicide, a annoncé l’institut spécialisé SITE citant Amaq, l’organe de propagande de l’EI.

Six membres d’une famille

La métropole de l’est de l’île de Java a été le théâtre dimanche d’une des vagues d’attentats les plus meurtrières de ces dernières années dans l’archipel.

Trois attentats-suicides ont été commis contre des églises par six membres d’une même famille, dont deux très jeunes filles (9 et 12 ans), et revendiqués par le groupe djihadiste Etat islamique (EI). Ces attaques ont fait 14 morts et des dizaines de blessés, selon un dernier bilan. La famille était liée au mouvement radical Jamaah Ansharut Daulah (JAD), qui soutient le groupe Etat islamique.

Quelques heures plus tard, trois personnes appartenant à une même famille ont été tuées et deux autres blessées dans l’explosion d’une bombe dans un immeuble d’habitation à une trentaine de kilomètres de Surabaya, a indiqué la police. Cette attaque n’a pas été revendiquée dans l’immédiat.

La mère et un enfant ont péri dans l’explosion tandis que le père, qui tenait le détonateur, a été abattu par les policiers, selon la police. Les deux blessés sont deux enfants qui ont été hospitalisés.

Etat d’alerte

L’archipel d’Asie du sud-est, pays musulman le plus peuplé du monde, est en état d’alerte depuis une série d’attentats perpétrés ces dernières années. Le mouvement local Jamaah Ansharut Daulah est lié à de nombreuses attaques et attentats-suicides, dont l’un en janvier 2016 à Jakarta qui avait coûté la vie à quatre civils et quatre assaillants. Cette attaque avait été la première revendiquée en Asie du sud-est par l’EI.

Les attaques à Surabaya dimanche et lundi pourraient avoir été déclenchées par l’arrestation de leaders du JAD et être liées aux affrontements mortels provoquées par des militants islamistes dans une prison de haute sécurité de la banlieue de Jakarta la semaine dernière, a ajouté M. Karnavian.

Aman Abdurrahman, leader spirituel de JAD en prison depuis des années pour des attaques terroristes, devait être libéré en août dernier, avant d’être maintenu en détention pour son implication présumée dans les attaques à Jakarta en 2016.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision