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Attentat de Berlin: soupçons de falsifications au sein de la police

Le terroriste avait foncé avec un camion dans un marché de Noël, faisant douze morts (archives). KEYSTONE/AP/MARKUS SCHREIBER sda-ats

(Keystone-ATS) La ville de Berlin a accusé mercredi la police locale d’avoir falsifié un document qui aurait théoriquement pu conduire à l’arrestation d’Anis Amri avant qu’il ne commette l’attentat au camion bélier contre un marché de Noël en décembre. Une plainte a été déposée.

Des sanctions disciplinaires au sein de la police judiciaire berlinoise (LKA) ont également été diligentées, a annoncé Andreas Geisel, le ministre de l’intérieur de la capitale allemande, qui jouit du statut d’Etat régional.

Selon lui, les enquêteurs disposaient, plusieurs mois avant l’attentat, qui a fait 12 morts le 19 décembre sur le marché de Noël de Berlin, de suffisamment d’éléments pour qu’Anis Amri, un Tunisien de 24 ans surveillé par la police, soit arrêté.

Trafic de drogue

“Selon les experts, les éléments (qui étaient alors en possession des policiers berlinois, ndlr) auraient suffi à obtenir un mandat d’arrêt du parquet”, a indiqué M. Geisel.

La surveillance des communications téléphoniques d’Amri, suspendue à la fin septembre 2016 après plusieurs mois d’écoutes, avait en effet révélé qu’il se livrait à un trafic de stupéfiants en bande organisée, ce qui rendait son arrestation “tout à fait possible”, selon le ministre.

Or, un document établi par la police berlinoise “le 17 janvier 2017, mais visiblement antidaté au 1er novembre” 2016, manifestement pour tenter de masquer des négligences dans la surveillance, ne parle que de petits trafics et d’anesthésiques”, délits qui ne rendaient pas l’interpellation du Tunisien urgente, a ajouté M. Geisel. Le ministre pointe une “falsification” et une “soustraction de malfaiteur”.

La pire attaque djihadiste commise sur le sol allemand avait mis au jour les failles du système fédéral où les compétences en matière de police ou de surveillance sont partagées entre les 16 Etats régionaux et l’Etat fédéral.

Anis Amri, un demandeur d’asile débouté avait fait allégeance à l’Etat islamique (EI). Il était parvenu à passer entre les mailles du filet malgré la surveillance, dont il avait fait l’objet en profitant notamment de l’éclatement des responsabilités. Il avait finalement été abattu le 23 décembre par des policiers italiens à Milan.

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