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Aux sources de l’impressionnisme à la Fondation Gianadda à Martigny

Léonard Gianadda a réalisé un gros coup en accueillant pour un mois le tableau de Claude Monet "Impression, Soleil levant". Cette toile est à l'origine du terme "impressionnisme" donné au courant pictural. L'exposition "Hodler, Munch, Monet" est ouverte jusqu'au 11 juin. KEYSTONE/LAURENT GILLIERON sda-ats

(Keystone-ATS) La Fondation Gianadda à Martigny (VS) accueille dès mercredi et pour un mois la toile fondatrice de l’impressionnisme. C’est la première fois que l’original de cette oeuvre de Monet est exposée en Suisse.

“C’est fabuleux”, a déclaré Léonard Gianadda mercredi matin au moment de l’accrochage de l’oeuvre. Peinte en 1872 par Claude Monet, “Impression, Soleil levant” montre le port du Havre au lever du soleil. Le terme “impressionnisme” a été lancé par un critique lors de l’exposition de 1874. Il servira dès lors à qualifier ce courant pictural.

Examen minutieux

Arrivée du Musée Marmottan Monet, à Paris, propriétaire de l’oeuvre, la toile a été délicatement sortie de sa caisse à 08h30 mercredi. Le tableau a ensuite été minutieusement ausculté par le restaurateur du patrimoine Christian Chatellier.

Il faut contrôler l’état général après le transport, explique M.Chatellier. C’est aussi l’occasion de revoir l’oeuvre, d’examiner s’il n’y a pas eu d’écaillage sur le cadre. Et de fait, le restaurateur a procédé à quelques retouches sur le cadre.

Directeur du musée Marmottan, Patrick de Carolis a été rapidement rassuré. Léonard Gianadda lui a téléphoné pour l’informer de la bonne réception du tableau. Le directeur du musée s’est dit très heureux que ce tableau soit exposé à Martigny.

Davantage qu’un rêve

Pouvoir exposer cette oeuvre à la fondation est “extraordinaire”, estime M. Gianadda. Le tableau ne sort que très rarement du musée qui l’abrite. “Je rêvais de le voir de temps en temps à Paris. Jamais je n’aurais imaginé le voir à la fondation”, précise M.Gianadda.

La présence de ce tableau dans une exposition sur le thème du soleil et de la lune illustrée par des oeuvres de Hodler, Munch et Monet, peut attirer un très nombreux public au cours du prochain mois. Mais pour Léonard Gianadda, le rêve est déjà réalisé.

“Je n’ai pas osé demander à Patrick de Carolis de me prêter ce tableau”, avoue M. Gianadda, “même si j’ai ici et là laissé entendre qu’il entrait parfaitement dans le cadre de cette exposition”. Et c’est finalement lors d’un repas commun à Paris que le directeur du musée Marmottan lui annonce qu’il lui prête le tableau, “sans condition, par amitié”, précise M. Gianadda.

Les deux hommes se connaissent depuis longtemps. Et ils sont aussi confrères à l’Académie. “Peut-être que ça joue aussi un rôle”, dit M. Gianadda.

Surveillance permanente

Le tableau, qui mesure 50 par 65 centimètres, est accroché entre deux autres toiles de Monet: “La Débâcle à Vétheuil”, peinte en 1880 et “Effet de neige, soleil couchant” de 1875. Jusqu’à présent une photographie d'”Impression, Soleil couchant” trônait entre ces toiles, en attendant d’être remplacée par l’original.

L’oeuvre bénéficie de mesures de sécurité particulières. Deux caméras sont braquées jour et nuit sur la toile qui est équipée d’une alarme et protégée par une plaque de plexiglas. Un gardien aura en permanence un oeil sur le tableau. Ces conditions ont été dictées par l’assurance, explique M. Gianadda. L’exposition “Hodler, Monet, Munch. Peindre l’impossible” est ouverte jusqu’au 11 juin.

www.gianadda.ch

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