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Avec l’âge, les élans femelles apprennent à éviter les chasseurs

Les élans femelles limitent les déplacements avec l'âge (archives). KEYSTONE/AP The Canadian Press/Jonathan Hayward sda-ats

(Keystone-ATS) En vieillissant les élans femelles semblent adopter des stratégies pour éviter les chasseurs, ont conclu des chercheurs. Ils tirent ces conclusions après avoir traqué pendant plusieurs années les mouvements de 49 de ces cervidés à l’aide de colliers équipés d’un GPS.

Une fois atteint l’âge de dix ans environ, “les élans femelles sont quasiment invulnérables aux chasseurs humains”, affirment les scientifiques de l’université de l’Alberta, au Canada, dont les travaux sont publiés mercredi dans la revue américaine Plos One.

Si la faculté d’apprendre avec l’âge n’était pas un facteur de leur survie, les élans plus âgés n’ajusteraient pas leurs comportements en vieillissant, explique Henrik Thurfjell, qui a mené cette étude. Ces élans femelles ont été suivis pendant deux à quatre ans.

Les données recueillies sur ces élans femelles âgés de un à 18 ans portent sur les distances couvertes, le temps mis pour les parcourir et la nature du terrain, pentu ou plat, et s’il s’agissait de zones boisées ou pas.

Modèle mathématique

Les chercheurs ont ensuite intégré ces informations dans un modèle mathématique qui a permis de révéler différents comportements entre les élans, mais qui semblent constants dans le temps chez chacun des animaux.

Avec l’âge, les femelles limitent la fréquence de leurs déplacements, réduisant ainsi le risque d’être détectées et de rencontrer des chasseurs, et ce nettement plus que les autres.

En outre, elles recherchent le plus souvent des terrains plus sûrs, c’est-à-dire accidentés ou des zones boisées, quand elles se trouvent à proximité de routes où la probabilité d’être vues par des chasseurs est plus grande.

Ces scientifiques ont aussi été surpris par la capacité des élans femelles à faire la distinction entre des personnes chassant avec un arc et un fusil. Les plus âgées recherchaient ainsi des terrains difficiles plus souvent pendant la saison de la chasse à l’arc que durant celle réservée aux chasseurs utilisant un fusil.

Les tireurs à l’arc doivent mettre en joue leur proie à des distances beaucoup plus courtes qu’au fusil et cet exercice nettement plus ardu sur des terrains en pente, expliquent les chercheurs.

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