Aventures archéologiques d’antan au Laténium à Hauterive (NE)

Le père Poidebard a contribué à faire de l'archéologie aérienne une méthode scientifique. Sur cette photo à Tayibeh (Syrie) en 1930, l’ancien camp romain d’Oryza apparaît en négatif, par les trous laissés lors de l’extraction des blocs antiques réemployés pour construire le village. SP sda-ats

(Keystone-ATS) Le musée du Laténium, à Hauterive (NE), ressuscite une époque pionnière des prospections archéologiques au Proche-Orient. Sa nouvelle expo retrace les investigations photographiques aériennes et sous-marines du père Poidebard, explorateur haut en couleur.

Voies romaines envahies par les sables, ports anciens engloutis sous la Méditerranée, aviateurs, scaphandriers: l’exposition montre des paysages exceptionnels et des explorateurs des années 1930 en pleine action.

“Archives des sables, de Palmyre à Carthage” sera visible du 9 juillet 2016 au 8 janvier 2017. Elle met en valeur une soixantaine de tirages originaux de grande qualité, des toiles imprimées, des reproductions et des documents scientifiques inédits.

Aventurier rigoureux

Le missionnaire jésuite lyonnais Antoine Poidebard (1878-1955) est aussi un passionné de géographie, d’ethnographie et d’archéologie. Dans les années 1920, il est chargé par la Société de Géographie de mener des travaux cartographiques. A cette époque, la France gouverne le Liban et la Syrie sous mandat de la Société des Nations.

Au cours de ses survols de la région en avion, il pressent l’extraordinaire potentiel de la reconnaissance aérienne pour la documentation archéologique de ces territoires. Il effectue des milliers d’heures de vol avec l’appui de l’armée de l’air française.

L’explorateur conçoit des prototypes d’appareils photographiques qui connaîtront des prolongements industriels. Avec ses collaborateurs, il travaille selon des procédures rigoureuses, qui permettront à l’archéologie aérienne de devenir une méthode scientifique.