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Bagdad contrôle la frontière entre Turquie et Kurdistan irakien

La Turquie a menacé à plusieurs reprises de fermer le point de passage de Habur pour sanctionner les autorités du Kurdistan irakien après le référendum d'indépendance du 25 septembre (archives). KEYSTONE/EPA/SEDAT SUNA sda-ats

(Keystone-ATS) Des soldats irakiens ont pris mardi le contrôle de l’unique point de passage entre la Turquie et le Kurdistan irakien, a indiqué le Premier ministre turc. La frontière était jusqu’à présent contrôlée par les autorités du Kurdistan irakien (KRG).

“Le poste-frontière a été remis aux autorités gouvernementales irakiennes”, a déclaré Binali Yildirim lors d’un discours télévisé à Ankara. “Désormais, les contrôles seront effectués par la Turquie et l’Irak. Côté turc, à Habur, par nos autorités. Côté irakien, où le point de passage est appelé Ibrahim al-Khalil, par des responsables irakiens envoyés depuis Bagdad”, a-t-il ajouté.

Les forces irakiennes, accompagnées de soldats turcs, sont arrivées au point de passage Ibrahim al-Khalil depuis le territoire turc où elles avaient participé ces dernières semaines à des exercices militaires conjoints avec l’armée turque, selon les agences de presse Anadolu et Dogan.

Ankara a menacé à plusieurs reprises de fermer ce point de passage pour sanctionner le KRG après le référendum d’indépendance du 25 septembre, mais n’a jamais mis cette menace à exécution.

Drapeau remplacé

Selon Dogan, une cérémonie marquant le passage du poste-frontière sous contrôle de l’armée irakienne a eu lieu mardi matin en présence de haut gradés de Bagdad et d’Ankara. Le drapeau du KRG qui flottait sur le bâtiment de la partie irakienne du point de passage devait être remplacé par le drapeau irakien, ont précisé les médias turcs.

Dimanche, une source gouvernementale irakienne avait affirmé que les commandants militaires irakiens et kurdes étaient parvenus à un accord prévoyant le déploiement de forces de Bagdad à un autre poste-frontière, celui de Fichkhabour aux confins des territoires turc, syrien et irakien. En prenant ce poste-frontière, Bagdad veut sécuriser l’accès de son oléoduc vers le port turc de Ceyhan.

Depuis le référendum, la crise n’a cessé de s’envenimer entre Erbil et Bagdad. Le 16 octobre, les forces gouvernementales et paramilitaires irakiennes sont entrées en action pour reprendre l’ensemble des “zones disputées” entre le KRG et Bagdad. En deux semaines, elles ont repris le contrôle de leur quasi-totalité et étaient engagé dans de violents combats contre les peshmergas.

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