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Ballottage général dans le canton de Vaud, la gauche en tête

(Keystone-ATS) La gauche vaudoise sort en tête dimanche pour le Conseil des Etats. La socialiste Géraldine Savary et le Vert Luc Recordon sont suivis par le PLR Olivier Français. Le centre et la droite devront s’unir s’ils veulent faire pencher la balance le 8 novembre.

A 21h30, le canton a annoncé l’achèvement du dépouillement après une longue attente due à la commune de la Tour-de-Peilz. La tendance n’est pas modifiée: aucun des quinze candidats n’a franchi la barre de la majorité absolue.

Géraldine Savary se détache avec 41,38% des suffrages, suivie par Luc Recordon avec 38,75% et Olivier Français qui atteint 30,87%. Les deux UDC, le député et chef du groupe Michaël Buffat (18,30%) et la présidente du parti Fabienne Despot (16,86%), viennent ensuite.

Nettement plus loin suivent la Vert’libérale Isabelle Chevalley (7,16%) et les deux PDC Claude Béglé (5,57%) et Jacques Neirynck (4,30%). La participation s’élève à 43,53%.

Cesser les querelles

Avec ces résultats, la balle est dans le camp de la droite, qui s’est montrée jusqu’ici divisée dans le canton de Vaud. Pour “rééquilibrer” la représentation politique à la chambre des cantons, comme le dit le PLR, le camp bourgeois devrait faire cesser les querelles et montrer un vrai front commun en soutien à Olivier Français

“Nous avons un beau challenge pour le second tour avec nos partenaires du centre pour former une plate-forme commune. Je suis assez confiant de ce point de vue”, a expliqué le conseiller national et municipal lausannois. .”Mais il ne faut pas faire de faute stratégique, autrement on est ‘pomme'”.

UDC irritée

Présidente de l’UDC Vaud, Fabienne Despot n’est “pas surprise” d’arriver derrière son colistier Michaël Buffat après les querelles intestines de l’été au sein du parti. “C’était prévisible”, reconnaît-elle.

Interrogée sur le soutien de l’UDC à Olivier Français au second tour le 8 novembre, Mme Despot ne cache pas l’irritation du parti vis-à-vis de la tactique du PLR, qui a notamment refusé tout apparentement avec l’UDC pour ce scrutin.

Marchandages en vue

“Nous allons voir ce que le PLR propose”, indique la présidente, faisant référence aux prochains scrutins vaudois, les communales en 2016 et les cantonales en 2017. L’UDC va se pencher sur la question lundi, elle participera à la réunion des partis du centre durant l’après-midi et la décision tombera lors de son congrès en soirée, selon Mme Despot.

Même son de cloche de la part de l’UDC Guy Parmelin. Le résultat de dimanche soir est clair: il faut s’unir à droite si l’on veut gagner, y compris avec des apparentements, et surtout si ce scrutin précède des communales et des cantonales. Axel Marion, co-président du PDC Vaud, laisse entendre que tout doit être discuté pour voir ce que les membres seraient prêts à accepter.

La gauche satisfaite

Président du PLR Vaud, Frédéric Borloz renvoie aux discussions de lundi, en insistant lui aussi sur la séquence électorale vaudoise particulière. Pour la gauche, ce dimanche est “une belle journée”, lance de son côté Luc Recordon. “Nous sommes exactement dans les clous, mais il va falloir se battre pour le second tour”, souligne le sénateur vert.

Les sortants espèrent mettre en avant des thèmes qui leur sont chers et qui ont été occultés lors de la bataille du premier tour, à l’instar des enjeux énergétiques ou de la petite enfance. Est-ce que la droite réussira à s’unir, est-ce que les éventuels mots d’ordre des états-majors seront vraiment suivis dans l’isoloir par les électeurs? Luc Recordon exprime quelques doutes.

Retour de l’Europe

Alors que le sujet a pour ainsi dire été absent de la campagne, les relations avec l’Union européenne (UE) font leur retour. Le président du Conseil d’Etat Pierre-Yves Maillard y voit la priorité des priorités: “Est-ce que la Suisse veut rompre ses relations avec son principal marché?”, demande-t-il.

Guy Parmelin le reconnaît aussi: les liens avec Bruxelles seront la thématique centrale de la prochaine législature. Mais pour lui, les succès de l’UDC sont “un deuxième signe clair” pour le Conseil fédéral dans sa stratégie vis-à-vis de l’UE, après le vote du 9 févier 2014 sur l’immigration de masse.

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