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Barack Obama défend l’accord “historique” avec l’Iran

(Keystone-ATS) L’accord sur le nucléaire iranien est le meilleur moyen d’éviter une course aux armements et de nouvelles guerres au Proche-Orient, a affirmé mercredi Barack Obama. Le président américain a cherché à rassurer le Congrès et les Américains, ainsi que l’allié israélien.

Lors d’une conférence de presse télévisée à la Maison blanche, le président américain a répondu aux critiques qui se sont élevées tant aux Etats-Unis qu’à l’étranger après l’accord trouvé mardi matin à Vienne, après des mois de négociations tumultueuses et douze ans de confrontation avec Téhéran.

Ce compromis vise à empêcher la République islamique de se doter de l’arme nucléaire, en échange d’une levée des sanctions internationales. “Sans accord”, a dit M. Obama, “il n’y aurait pas de limites au programme nucléaire iranien et l’Iran pourrait s’approcher encore plus de la fabrication d’une bombe nucléaire (…) Sans accord, nous risquons d’avoir encore plus de guerres au Proche-Orient.”

“Les générations futures nous jugeront sévèrement si nous ne saisissons pas cette occasion”, a-t-il ajouté. Pour les détracteurs de l’accord de Vienne, celui-ci comporte des failles que Téhéran pourra exploiter, notamment en ce qui concerne les procédures d’inspection des sites iraniens.

La levée des sanctions, ajoutent les adversaires de ce compromis, permettra aussi à la République islamique de récupérer des fonds qui iront alimenter les conflits en Syrie, en Irak ou au Yémen.

“Débats difficiles”

Barack Obama a souligné que l’accord prévoyait un mécanisme de rétablissement des sanctions si l’Iran ne respecte pas ses engagements. Il a dit espérer, sans apparemment trop y croire, que l’Iran changera de comportement après cet accord.

“Sans un accord international, le régime des sanctions internationales se délitera (…) Avec cet accord, nous avons la possibilité de repousser pacifiquement une grave menace pour la sécurité régionale et internationale”, a-t-il dit. Et d’évoquer la situation au Proche-Orient, “la région la plus volatile du monde”.

Le président américain a dit s’attendre à des débats difficiles au Congrès pour faire approuver ce plan, face à l’opposition des élus républicains. “Je ne parierai pas sur le ralliement du Parti républicain à cet accord”, a-t-il dit. “Mais j’attends que le débat s’appuie sur des faits, pas sur des spéculations ou de fausses informations”.

Inquiétudes légitimes d’Israël

A ceux qui reprochent au groupe P5+1 (Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie, Chine et Allemagne) d’avoir fait trop de concessions aux Iraniens, Barack Obama assure que les mesures décidées, si elles sont respectées, empêcheront Téhéran de se doter de l’arme atomique.

Il a dit comprendre les “inquiétudes légitimes” d’Israël face à l’Iran. L’Etat hébreu affirme que Téhéran cherchera toujours à avoir la bombe atomique. “Je peux dire avec confiance que l’Iran ne sera pas en mesure de se doter de l’arme nucléaire”, a insisté le président américain.

Le guide suprême tempère

A Téhéran, si les négociateurs iraniens de retour de Vienne ont exprimé leur confiance dans l’application de l’accord, le guide suprême Ali Khamenei a tempéré cet optimisme. L’ayatollah a salué “un pas important”, mais il a jugé que le texte de cet accord devait être “soigneusement examiné”, rapporte mercredi l’agence de presse officielle iranienne Irna.

Dans une lettre au président Hassan Rohani, Khamenei estime que certains des six pays avec lesquels l’Iran a négocié ne sont pas “dignes de confiance” et que Téhéran doit prendre des mesures juridiques pour s’assurer que l’accord ne sera pas violé par l’autre partie.

Résolution à l’ONU

Entretemps, les Etats-Unis ont soumis au Conseil de sécurité de l’ONU une résolution qui entérine l’accord entre l’Iran et les grandes puissances, a indiqué à des journalistes un diplomate américain. Elle pourrait être adoptée dans les tout prochains jours.

Ce texte validerait l’accord de Vienne et remplacerait les sept résolutions adoptées depuis 2006 par l’ONU pour sanctionner l’Iran.

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