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BD: Angoulême fait le pari de la jeunesse avec Jérémie Moreau

Avec "La Saga de Grimr", Jérémie Moreau signe un conte épique dans la lignée des grandes sagas islandaises. BDAngoulême sda-ats

(Keystone-ATS) Le festival de BD d’Angoulême a fait le pari de la jeunesse en attribuant samedi le Fauve d’or du meilleur album à Jérémie Moreau. Ce Français de 30 ans a été récompensé pour “La sage de Grimr”, qui nous emmène dans l’Islande sauvage du XVIIIe siècle.

Sacré meilleur album de langue française de l’année, son livre raconte l’histoire d’un jeune homme rebelle, Grimr, colosse à la tignasse rouge dans une terre d’Islande hostile à la recherche de son identité.

Pour conter cette épopée sauvage, Jérémie Moreau a travaillé à l’aquarelle où le bleu acier le dispute au vert et au brun. Peu de paroles mais un récit puissant grâce à la seule force des images.

Il s’agit du quatrième album de Jérémie Moreau, jeune surdoué qui a déjà reçu le prix de la BD scolaire en 2005, le prix Jeune talent au festival d’Angoulême et celui de la meilleure BD francophone en 2012 et le prix des libraires de BD en 2013. Il est le plus jeune lauréat du Fauve d’or depuis 1997.

Dans la combi de Thomas Pesquet

Sa victoire constitue une demi-surprise dans la mesure où il faisait figure de favori avec l’Italien Gipi, déjà lauréat du prix en 2006, qui repart cette fois bredouille. Son album “La Terre des fils” a raflé quatre prix l’an dernier: le Prix Ouest-France Quai des Bulles, le Prix de la meilleure bande dessinée aux Utopiales, le Grand prix RTL de la BD et le Grand prix de la critique ACBD 2018.

Jérémie Moreau avait face à lui neuf autres auteurs dont quatre femmes. Parmi elles, la Française Marion Montaigne a reçu le prix du public/Cultura pour son album “Dans la combi de Thomas Pesquet”, qui retrace le parcours du l’astronaute qui a passé près de 200 jours dans la Station spatiale internationale (ISS).

Ce choix est logique au vu du succès phénoménal que rencontre cet album en librairie depuis sa sortie en novembre. Marion Montaigne, 37 ans, avait déjà reçu ce prix en 2013 pour “Tu mourras moins bête, tome2”.

Disquette molle

Le jury du festival a attribué son prix spécial à une autre femme, Marion Fayolle, récompensée pour “Les amours suspendues”. L’Australien Simon Hanselmann a reçu le prix de la série pour le déjanté “Megg, Mogg & Owl Happy Fucking Birthday”.

Le prix polar/SNCF a récompensé Philippe Valette pour “Jean Doux et le mystère de la disquette molle”, récit hilarant et caustique sur le monde de l’entreprise.

La 45e édition du festival d’Angoulême doit s’achever dimanche. Il sera présidé l’an prochain par l’Américain Richard Corben, 77 ans, qui a reçu le Grand prix du festival, succédant au Suisse Cosey.

Ce choix a fait grincer quelques dents. Le dessinateur américain est connu pour ses histoires d’horreur et de science-fiction mais aussi pour la stéréotypie de ses personnages féminins. L’an dernier, ce sont les Belges Eric Lambé et Philippe de Pierpont qui avaient remporté le Fauve d’or pour “Paysage après la bataille”.

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