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Beat Feuz s’offre la descente !

(Keystone-ATS) L’épreuve reine reste en main suisse ! Deux ans après le titre de Patrick Küng, c’est Beat Feuz qui s’est adjugé la descente des championnats du monde de St-Moritz.

Devant plus de 40’000 spectateurs euphoriques, dont un certain Roger Federer, Beat Feuz s’est imposé à l’issue d’une descente royale, bien que raccourcie en raison du brouillard. L’Emmentalois a raflé la mise avec douze centièmes d’avance sur le Canadien Erik Guay, en argent quatre jours après avoir décroché l’or du super-G.

Le podium a été complété par l’Autrichien Max Franz. Celui-ci a fait le malheur de deux hommes classés ex aequo au 4e rang, à seulement deux centièmes du podium: le Norvégien Kjetil Jansrud et… Patrick Küng.

Beat Feuz était attendu, très attendu pour cette descente, LE rendez-vous des joutes grisonnes. Vainqueur de la répétition générale l’an dernier dans les Grisons, très rapide cette semaine à l’entraînement (1er et 2e), le Bernois était le grand favori du jour. Il s’était certes raté mercredi en super-G (12e), mais il savait bien que ses meilleures chances résidaient en descente.

Et effectivement, Beat Feuz a fait un malheur dimanche sur sa piste fétiche. Le Bernois n’a pas été le plus rapide sur la partie de glisse initiale, mais il s’est ensuite régalé sur les sauts et dans les courbes de la Corviglia, où il a laissé parler son incomparable toucher de neige.

Déjà médaillé de bronze en descente en 2015 à Beaver Creek, Beat Feuz a signé dimanche le plus bel exploit de sa carrière, mais aussi conjuré des années de galère. Le parcours du Bernois a en effet été émaillé par d’innombrables blessures, qui ont laissé ses genoux meurtris et qui le contraignent à des traitements quasiment quotidiens. “Etre en bonne santé, c’est très relatif chez moi”, répète souvent cet éternel éclopé, qui était même donné perdu pour la compétition après une grave infection au genou gauche en 2012.

Mais dimanche, au lendemain de son 30e anniversaire, Beat Feuz a prouvé qu’il avait eu raison de s’accrocher, de toujours croire en son étoile. Il est devenu champion du monde de descente et, au vu des épreuves qu’il a dû endurer, c’est amplement mérité !

Ce titre mondial récompense aussi une formidable “bête de course”. Car sous ses airs bonhommes, avec son physique un peu rondouillard qui n’est pas vraiment celui d’un athlète de pointe, Beat Feuz ne paie pas de mine. Mais le Bernois a cette faculté de se sublimer pour les courses, comme il l’a prouvé avec tant de brio dimanche.

Beat Feuz aux anges, les autres Suisses ont fait grise mine dimanche. A commencer par Patrick Küng, le tenant du titre. Peinant à revenir de blessure, le Glaronais avait tout misé cet hiver sur cette course, et il n’a pas été loin de réussir son pari, à deux centièmes plus précisément.

De son côté, Carlo Janka a eu la malchance de s’élancer avec le dossard 1, soit avant le brouillard ne se lève sur la Corviglia. Le Grison n’a pas pu lutter à armes égales, sombrant hors du top 20. Partis eux avec le soleil, Mauro Caviezel (19e) et Nils Mani (21e) n’ont pas réussi non plus à rivaliser avec les meilleures.

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