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Berlin et Paris d’accord pour accueillir 21’000 personnes

(Keystone-ATS) La France et l’Allemagne ont décidé d’accueillir un tiers des 60’000 réfugiés ou demandeurs d’asile que l’Union européenne va se répartir d’ici deux ans pour soulager l’Italie et la Grèce. Il s’agit principalement de réfugiés syriens et érythréens.

Quelque 9’100 personnes seront accueillies en France, et 12’100 en Allemagne, ce qui correspond à ce que souhaitait Bruxelles.

Quelques autres pays membres de l’UE décideront dans les prochains jours de leur contribution à l’effort demandé par l’UE vis-à-vis de ces ressortissants de zones de guerre, ont précisé les ministres de l’Intérieur français et allemand, Bernard Cazeneuve et Thomas de Maizière, à l’issue d’une réunion avec leurs homologues européens à Luxembourg.

Simonetta Sommaruga présente

La conseillère fédérale Simonetta Sommaruga était également présente. Lors d’une réunion précédente, la ministre de la justice s’était déjà prononcée en faveur d’une clé de répartition des réfugiés, mais avouait qu’elle s’attendait à une “discussion difficile”. La Suisse plaide depuis longtemps pour une telle solution, avait-elle rappelé, promettant que “la Suisse examinera sa participation”.

Fin juin, un sommet européen avait arrêté le principe d’une répartition de 60’000 migrants dans l’UE sur une base volontaire – les Etats membres proposant leur contribution – plutôt que contrainte, comme le souhaitait initialement la Commission européenne.

Il s’agit de répartir 40’000 demandeurs d’asile débarqués ces dernières semaines sur les côtes grecques et italiennes, et 20’000 réfugiés enregistrés par le Haut-commissariat aux réfugiés des Nations Unies actuellement hébergés dans les pays limitrophes de la Syrie, principalement la Turquie.

Blocages

Des blocages subsistent sur la répartition des demandeurs d’asile. L’Espagne et l’Autriche n’ont pas voulu annoncer jeudi leur contribution, selon des sources européennes concordantes.

“Il y a quelques pays qui ont des difficultés avec le concept, ils craignent un effet d’appel d’air”, a dit M. de Maizière, rappelant l’échéance fixée à fin juillet par la Commission pour parvenir à un accord.

M. Cazeneuve a insisté sur le “devoir” qu’ont la France et l’Allemagne d’offrir “un accueil digne à ceux qui relèvent du statut de réfugié”. Paris et Berlin, selon lui, ont néanmoins posé des conditions sans lesquelles “ce que nous faisons en matière de solidarité n’aura pas de soutenabilité”.

Il faut un fonctionnement efficace des zones d’attente où sera effectuée la sélection entre futurs réfugiés et migrants économiques. Pour ces derniers, “un dispositif de retour organisé avec les pays de provenance” doit être prévu. Des contacts ont notamment été pris avec le Niger, a précisé le ministre français.

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