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Berlusconi condamné à 3 ans de prison pour corruption

(Keystone-ATS) L’ex-chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi a essuyé mercredi un nouvel échec judiciaire avec une condamnation à trois ans de prison pour corruption de sénateur. Mais ce verdict n’aura pas de conséquences parce que le délit sera prescrit à l’automne.

La présidente du tribunal, qui a annoncé la condamnation en l’absence de l’accusé, n’a pas suivi les réquisitions du parquet qui demandait une peine de cinq ans de prison. Et le tribunal l’a également interdit d’occuper des fonctions officielles pour une durée de cinq ans.

L’avocat de M. Berlusconi, Niccolo Ghedini, a dénoncé “une sentence injuste et injustifiée”, assurant que le délit serait prescrit le 6 novembre prochain.

L’avocat a souligné qu’entre les 90 jours pour la publication des attendus du verdict de première instance et les 45 jours pour la défense pour déposer son appel, le délit sera prescrit avant même le début du second procès.

3 millions d’euros

L’affaire remonte aux élections législatives de 2006, remportées de justesse par la coalition hétéroclite de gauche dirigée par Romano Prodi, qui ne disposait que d’une très courte majorité au Sénat.

Quelques mois à peine après ces élections, Sergio De Gregorio, sénateur élu dans un des partis de la coalition de M. Prodi, l’IDV, avait quitté son camp, passant chez Silvio Berlusconi.

Cette décision avait rendu encore plus fragile la majorité gouvernementale et accéléré la chute du gouvernement de gauche qui avait jeté l’éponge en 2008, moins de deux ans après le scrutin.

Selon le parquet, le Cavaliere a versé trois millions d’euros, dont deux en espèces, à Sergio De Gregorio pour le débaucher. L’ex-sénateur l’a reconnu devant des magistrats et dans la presse.

20 mois de prison pour l’ex-parlementaire

Il a été condamné à 20 mois de prison, dans le cadre d’une procédure de “plaider coupable”.

M. Berlusconi s’est défendu en affirmant avoir versé cette somme à Sergio De Gregorio pour l’aider à lancer un nouveau mouvement politique.

Le procureur Vincenzo Piscitelli a évoqué un “investissement économique colossal visant à obtenir le seul résultat qui intéressait Berlusconi, obsédé par la volonté de renvoyer Prodi à la maison et d’en prendre le poste”.

D’autres procès sont toujours en cours ou en gestation contre l’ex-chef du gouvernement.

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