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Berne doit se prononcer sur l’extradition de Polanski, dit Kouchner

(Keystone-ATS) Paris – Il revient aujourd’hui aux Suisses de se prononcer sur l’extradition du cinéaste franco-polonais Roman Polanski, demandée par les Etats-Unis, a relevé le chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner. Il a mis en avant les actions de la France pour empêcher une telle issue.
“Nous avons essayé depuis longtemps d’expliquer à nos amis américains que Roman Polanski, c’était pas n’importe qui pour nous, que nous étions touchés, bouleversés, etc”, a affirmé le ministre à la radio RTL.
Interrogé pour savoir si la France intervenait pour éviter son extradition, il a répondu: “C’est aux Suisses de le faire. La diplomatie française l’a tenté à maintes reprises, c’est maintenant aux Suisses de se prononcer et la déclaration de M. Polanski voulait dire ‘on m’a menti, un autre juge m’a menti aux Etats-Unis’. C’est là-dessus qu’il avait fondé toute sa conduite”.
Dans un texte récent, le cinéaste de 76 ans a dénoncé une procédure basée sur un “mensonge”. “Dans cette demande (d’extradition), il est dit que je me suis enfui pour ne pas subir une condamnation de la justice américaine; or, dans la procédure j’avais reconnu les faits et j’étais retourné aux Etats-Unis” pour purger “ma peine”, écrit-il.
Berne a jugé que ce n’est pas à la Suisse “d’examiner les vices de procédure que fait valoir” le cinéaste. La décision sur l’extradition est “pendante” et Roman Polanski pourra faire appel, selon le ministère suisse de la Justice.
Poursuivi aux Etats-Unis en 1977 pour des relations sexuelles avec une mineure, le cinéaste affirme avoir conclu à l’époque, après 42 jours en prison, un accord avec la justice et avoir été contraint à l’exil en France après une volte-face du juge.

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