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Berne lance des pistes pour mieux protéger les réfugiés

(Keystone-ATS) La Commission fédérale pour les questions de migration (CFM) parle d’une crise de la protection des réfugiés en Europe et non d’une crise des réfugiés. Elle propose des mesures pour permettre à la Suisse de jouer un rôle positif dans un contexte tendu.

La situation ne pourra s’apaiser qu’à l’échelle de l’Europe toute entière, avance la CFM dans un communiqué lundi. L’Italie et la Grèce sont “complètement dépassées”. Et les Etats sur la route des Balkans sont “débordés” par les questions d’enregistrement et d’hébergement.

La commission montre du doigt les médias qui parlent de “crise des migrants”. Il s’agit de décriminaliser ces personnes, taxées de “clandestins” ou de “criminels”, en utilisant les termes de migrants, de réfugiés ou de déplacés.

Selon la CFM, il s’agit bien d’une situation de crise. “Mais celle-ci s’est développée parce que les politiques de migration de différents pays et de l’UE n’ont pas été à la hauteur”.

Changement de cap

La CFM propose donc un changement de cap. A l’instar du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), elle préconise d’apporter davantage de soutien aux réfugiés acccueillis dans les pays voisins de la Syrie, comme au Liban, où ceux-ci représentent un quart de la population, en Jordanie et en Turquie.

La commission salue donc la décision prise vendredi dernier par le Conseil fédéral d’augmenter l’aide sur place. Les moyens prévus en faveur de la collaboration suisse au développement pour les années 2017 à 2020 ne doivent pas non plus être réduits, demande-t-elle. La hausse de l’aide sur place ne doit donc pas émarger au budget de la DDC.

Aller chercher les gens sur place

Pour éviter les tragédies en Méditerranée, la CFM recommande d’aller chercher les gens sur place. Ils ne devraient pas non plus avoir d’abord à poser un pied sur le sol européen avant d’être autorisés à déposer une demande d’asile.

La solidarité au niveau européen doit jouer à plein, en particulier du côté des pays de l’Est qui rechignent à accepter des quotas de réfugiés chez eux. Dans un premier temps, la Suisse prend en charge 1500 personnes déjà enregistrées en Italie ou en Grèce.

En contrepartie, 1500 personnes de moins que prévu bénéficieront du programme de réinstallation. La CFM invite le Conseil fédéral à revoir cette décision et à en faire davantage.

Intégration rapide

De plus, la commission propose d’introduire un statut de protection supplémentaire et de supprimer l’admission à titre provisoire. Ou, dans le cadre de la législation actuelle, de créer un accès direct à l’admission provisoire, pour faire baisser le nombre de procédures d’asile et raccourcir le temps d’attente.

Enfin, toujours selon la commission, il conviendrait d’ouvrir aux réfugiés des perspectives à long terme en leur donnant accès le plus vite possible à la formation et au marché du travail.

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