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Berne s’associe aux efforts internationaux contre le hooliganisme

La sécurité lors des matches inquiète les élus (archives). KEYSTONE/STR sda-ats

(Keystone-ATS) La Suisse se joindra aux efforts internationaux contre le hooliganisme. Après le National, le Conseil des Etats a soutenu mardi par 38 voix contre 2 une convention sur la violence lors de manifestations sportives. Non sans taper du poing sur la table.

Aucune modification de loi n’est nécessaire en Suisse pour appliquer ce traité. Les organisations sportives, les organisations de supporters et les entreprises de transport ne se verront attribuer aucune tâche supplémentaire.

La convention du Conseil de l’Europe se fonde sur trois piliers: sécurité, sûreté et services. Elle prévoit entre autres la possibilité de prononcer une interdiction de se rendre dans un pays donné à l’encontre de personnes ayant participé à des actes de violence ou à des débordements. La Suisse a déjà introduit cette mesure en 2007.

Par l’intermédiaire de l’Office fédéral de la police, la convention assure en outre le travail avec des partenaires étrangers dans le cadre de la coopération internationale. Fedpol assume le rôle de point d’information national football (PNIF).

La convention prévoit une approche intégrée pour prévenir la violence. Cela revient entre autres à donner plus de poids à la collaboration entre les autorités publiques et les organisations privées au niveau local, national et international.

Cantons et clubs dénoncés

Au travers du concordat entre cantons, la Suisse s’est dotée de la base légale nécessaire pour garantir la sécurité dans les stades et l’espace public. Il n’en reste pas moins que des clashes font régulièrement la une. Des matches ont été interrompus. Des propos violents contre les femmes sont tenus. Des personnes sont grièvement blessées.

Des nombreuses voix se sont élevées pour dénoncer un manque de volonté d’agir de la part des cantons ainsi que des associations et clubs sportifs. Il est intolérable que quelques fauteurs de troubles mettent en péril la sécurité des manifestations sportives et provoquent de tels frais de police, a relevé Josef Dittli (PLR/UR) au nom de la commission de la politique de sécurité.

Les mesures permettant de lutter contre la violence existent, et il faut les appliquer, a-t-il poursuivi. Il est possible d’obliger un hooligan de se présenter, de prononcer une interdiction de périmètre ou de stade ou une garde à vue, de lancer un appel à témoins, de faire un contrôle d’accès ou du débit d’alcool, ou encore de reporter des frais de sécurité sur les clubs.

Pression fédérale

Dans un postulat, qui devrait être traité à l’automne, la commission veut appeler le Conseil fédéral à analyser les possibilités d’obliger cantons, associations et clubs à prendre leurs responsabilités. Le gouvernement devrait présenter des pistes sur la manière de contrôler la mise en œuvre du concordat intercantonal.

Il faut passer à la vitesse supérieure et la Confédération doit faire pression, a lancé Claude Hêche (PS/JU). Et il faudra voir à la fin si les cantons doivent rester seuls compétents, selon Daniel Jositsch (PS/ZH).

S’il est possible de mener pacifiquement des tournois de handball ou de lutte suisse, il devrait en être de même avec d’autres sports, selon Joachim Eder (PLR/ZG), non sans un clin d’oeil aux manifestations qui se tiendront dans son canton.

Base de données

La base de données sur les hooligans est aussi un moyen pour aborder le problème. Fin janvier, elle comptait 1592 personnes, dont 1153 en lien avec le football et 499 avec le hockey sur glace. Les deux tiers ont entre 19 et 29 ans. Les hooligans restent dans la base de données jusqu’à trois ans après la dernière mesure.

Parmi les mesures figurent 661 interdictions de stade, 437 interdictions de périmètre et douze obligations de se présenter. Les cas de violation de la tranquillité, de la loi sur les explosifs (330 cas), d’interdiction de déguisement (232 cas), de violences et de menaces à l’encontre des fonctionnaires (201 cas) ont été le plus souvent poursuivis.

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