Des perspectives suisses en 10 langues

Blocages et tensions à l’approche du référendum grec

(Keystone-ATS) La confrontation entre Athènes et ses partenaires de la zone euro se poursuit, à l’approche du référendum de dimanche. Le ministre grec des Finances Yanis Varoufakis a promis de démissionner en cas de “oui”.

Pour Jeroen Dijsselbloem, une victoire du “non” placerait la Grèce mais aussi l’Europe “dans une position très difficile”. “L’avenir de la Grèce est entre les mains du peuple grec”, a dit le président de l’Eurogroupe au parlement néerlandais.

“Si l’issue est positive, il y aura évidemment, du côté européen, une volonté d’aider la Grèce à s’en sortir”, a-t-il dit. “Si le résultat est négatif, l’avenir sera considérablement plus compliqué”.

Le Premier ministre grec Alexis Tsipras a, lui, appelé les Grecs “à l’unité nationale” pour “surmonter la difficulté temporaire” que traverse le pays. Il a promis qu’au lendemain du référendum de dimanche, le pays “sera uni”.

“Oui” à la hausse

De son côté, M. Varoufakis a lié son propre avenir à l’issue du référendum, assurant qu’il démissionnerait si le “oui” l’emportait. Il s’est dit par ailleurs convaincu qu’Athènes pourrait négocier de meilleures conditions, dont un allégement de sa dette, si les électeurs rejettent les conditions proposées actuellement par les Européens. Il a ajouté que la question d’une sortie de l’euro ne se pose de toute façon pas.

Le seul sondage en bonne et due forme publié depuis l’annonce du référendum le week-end dernier donne le “non” en tête. Mais il montre que le camp du “oui” a progressé sensiblement après l’annonce de la fermeture des banques pour la semaine.

Un autre sondage, publié par le site d’informations grec euro2day, donne le “oui” en tête avec 47 % contre 43 % de “non”, mais l’institut GPO, qui l’a réalisé, a évoqué un instantané partiel, sur une journée. Les Grecs continuent à patienter devant les distributeurs qui fonctionnent pour retirer le montant quotidien en euros auquel ils ont droit.

Les marchés financiers, qui ont été relativement peu affectés par les négociations entre Bruxelles et la Grèce, se sont montrés plus nerveux jeudi. Le coût des emprunts de l’Espagne et de l’Italie ont atteint leurs plus hauts niveaux depuis plusieurs mois.

Démenti

Pour le président de l’Eurogroupe, il est clair que la Grèce risque de “n’avoir plus aucune place dans la zone euro” si elle vote “non” au référendum.

Le ministre français des Finances, Michel Sapin, a jugé jeudi matin impossible de conclure un accord avec Athènes avant le référendum, en rupture avec la ligne défendue jusqu’à la veille par le président François Hollande dans le dossier de la crise grecque.

Cherchant à rassurer les électeurs grecs, Nikos Pappas, ministre d’Etat et l’un des proches conseillers d’Alexis Tsipras, a démenti que le gouvernement grec imposerait un prélèvement sur les dépôts bancaires. Les banques, a-t-il dit, rouvriront dès qu’un accord aura été trouvé entre Athènes et ses créanciers internationaux.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision