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BNS: Thomas Jordan défend la fin du taux plancher à Bruxelles

(Keystone-ATS) Malgré ses conséquences sur le franc et l’économie helvétique, la suppression du cours plancher de l’euro était inévitable, a répété le président de la Banque nationale suisse (BNS) Thomas Jordan mardi à Bruxelles. La BNS n’en continuera pas moins de prendre en compte la situation sur le marché des changes pour établir sa politique monétaire.

Au besoin, elle restera active sur le marché des devises afin d’influer sur les conditions monétaires, a dit M. Jordan lors d’un discours. Pour atténuer les effets de l’appréciation du franc, la Banque nationale suisse a abaissé les taux d’intérêt à des niveaux inédits, a-t-il rappelé.

Le taux plancher de 1,20 franc pour un euro a toujours été annoncé comme une mesure exceptionnelle et temporaire, a relevé M. Jordan selon le texte de son discours. Les coûts pour le maintenir auraient été hors de toute proportion par rapport aux bénéfices.

La situation internationale et en particulier les politiques divergentes de la Banque centrale européenne (BCE) et de la Réserve fédérale américaine (FED) nécessitaient son abolition.

Interdépendance

La Suisse, au coeur de l’Europe, est indépendante politiquement, mais elle est interdépendante économiquement parlant. “La suppression du cours plancher de l’euro à la mi-janvier 2015 illustre parfaitement cette situation”, a noté M. Jordan. Les marchés ont réagi et le franc s’est apprécié significativement en quelques minutes dès l’annonce de la décision de la BNS.

Même si des corrections ont eu lieu depuis, la devise helvétique reste surévaluée à l’heure actuelle. Dans un monde interdépendant avec des marchés des capitaux hautement intégrés et libéralisés, l’économie helvétique doit faire face à des défis majeurs.

L’attractivité du franc comme monnaie refuge reflète la stabilité de la Suisse, mais elle est aussi une source de pressions répétées. Entre août 2007 et août 2011, le franc s’est apprécié de 40 %, a relevé le président de la BNS.

Flexibilité

La crise financière et ses répercussions ont fortement exposé la Suisse. Les exportations ont ralenti, mais l’impact de la crise y a été plus faible que dans des pays de la zone euro comme l’Allemagne ou la Belgique, a remarqué M. Jordan.

Depuis, l’économie helvétique a fait face aux chocs grâce à des changements dans les exportations, un marché du travail flexible et des finances publiques saines. “Aujourd’hui plus que jamais, notre économie doit pouvoir compter sur ses forces structurelles et sa flexibilité afin de rester compétitive à l’échelle internationale et, par là même, de garantir la prospérité du pays”, selon lui.

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