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Bob Dylan à Stockholm pour recevoir son Nobel de littérature

Avec son folk-rock lettré, ses lunettes noires et sa voix rugueuse, Bob Dylan est passé du troubadour folk à l'aube des années 1960 à la superstar décorée en 2012 par le président américain Barack Obama (archives). Keystone/AP/DAVID VINCENT sda-ats

(Keystone-ATS) Après des mois de suspense, Bob Dylan reçoit dans le plus grand secret ce week-end à Stockholm son Nobel de littérature des mains des académiciens suédois qui l’ont distingué, presque malgré lui, pour sa poésie. Le mystère demeure entier quant à son discours.

Thomas Mann, Albert Camus, Samuel Beckett, Gabriel Garcia Marquez ou Doris Lessing: à 75 ans, le chanteur rejoint le Panthéon des hommes et des femmes de lettres canonisés par l’Académie suédoise depuis 1901. Il doit se voir remettre son diplôme et sa médaille au cours d’une entrevue avec le jury suédois, dans un lieu et en un temps tenus strictement secrets.

“L’Académie suédoise et Bob Dylan sont convenus de se rencontrer ce week-end. Cela se fera en petit comité et dans l’intimité, et aucun média ne sera présent; seuls Bob Dylan et des académiciens seront présents, conformément aux souhaits de Dylan”, a expliqué la secrétaire perpétuelle de l’Académie suédoise, Sara Danius.

Tout lauréat doit rendre son discours de réception, sa “leçon Nobel”, dans les six mois suivant la cérémonie de remise du prix le 10 décembre, soit avant le 10 juin. Car sans leçon, pas de cacheton: le chèque de huit millions de couronnes (près de 900’000 francs) accompagnant les lauriers Nobel n’est signé et remis que si la leçon a été donnée.

A la surprise générale

“Aucun discours Nobel ne sera prononcé. L’Académie a de bonnes raisons de penser qu’une version enregistrée (du discours) sera envoyée à une date ultérieure”, a-t-elle ajouté.

À la surprise générale – parfois teintée d’indignation -, Bob Dylan, de son vrai nom Robert Allen Zimmerman, avait été récompensé en octobre “pour avoir créé dans le cadre de la grande tradition de la musique américaine de nouveaux modes d’expression poétique”, selon les attendus de l’Académie. Il est le premier musicien nobélisé par les sages suédois.

Pris à son corps défendant dans ce tumulte de louanges et de critiques, Bob Dylan a accueilli l’annonce par un silence non moins tonitruant. Au point de s’attirer les foudres d’un notable de l’Académie, Per Wästberg, qui s’était emporté contre son “arrogance”.

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