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Boko Haram: près d’1,5 million d’enfants déplacés en six ans

(Keystone-ATS) Un million quatre cent mille enfants ont fui les violences des djihadistes nigérians de Boko Haram et 500’000 l’ont fait au cours des cinq derniers mois, a annoncé vendredi l’Unicef. La région a connu une nette aggravation de l’insécurité au cours de cette période.

“Rien que dans le nord du Nigeria, 1,2 million d’enfants, dont plus de la moitié a moins de cinq ans, ont été contraints de fuir leurs foyers. Deux cent soixante-cinq mille autres ont été déplacés au Cameroun, au Tchad et au Niger”, dit l’organisation dans un communiqué.

“Il est inquiétant de voir qu’on continue de tuer, enlever et utiliser des femmes et des enfants comme porteurs de bombes”, dit le directeur général de l’Unicef pour l’Afrique centrale et de l’Ouest, Manuel Fontaine, cité dans le document.

La secte islamiste, qui a pris les armes il y a six ans, tenait une partie du nord-est du Nigeria début 2015, mais l’offensive conjointe menée depuis par le Nigeria, le Tchad, le Niger et le Cameroun, a permis de reprendre l’essentiel de ses positions.

Fragmenté et divisé, le mouvement continue toutefois à s’attaquer à des villages pour assurer sa subsistance et multiplie les attentats sur les lieux de culte, les marchés ou les arrêts de bus. Les actes de guérilla, dont le nombre a culminé entre mai et juillet, sont toutefois moins fréquents depuis le mois dernier avec la saison des pluies.

Aide compromise

L’Unicef, dont les activités dans la région ont été élargies, a vacciné cette année 315’000 enfants contre la rougeole et a fourni de quoi assurer les besoins en eau potable de 200’000 personnes, mais n’a pu mener à bien tous ses projets faute de ressources.

L’organisation, qui avait lancé un appel de fonds de 50,3 millions de dollars pour ses opérations dans la région du lac Tchad en 2015, n’en a perçu que 32%. Ceci laisse plus de 124’000 enfants non vaccinés contre la rougeole, tandis que 208’000 ne sont pas scolarisés et que plus de 83’000 n’ont pas accès à l’eau potable.

“L’afflux de réfugiés et l’insuffisance de ressources compromettent sérieusement notre capacité délivrer une aide vitale sur le terrain”, souligne M. Fontaine.

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